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dre dans cette circonstance ses pensées, ses regards, ses paroles, ses actions. Il vomit contre Partridge et contre lui-même mille imprécations, il ordonna au pauvre diable dont la frayeur avoit troublé l’esprit, d’aller sur-le-champ louer des chevaux à tout prix ; et peu de minutes après, étant habillé, il descendit précipitamment pour exécuter en personne l’ordre qu’il venoit de donner.

Mais avant de rapporter ce qui eut lieu à son arrivée dans la cuisine, il est à propos de dire ce qui s’y étoit passé, depuis que Partridge en étoit sorti, pour monter chez son maître.

Après le départ du sergent et de sa troupe, les deux Irlandois descendirent, en se plaignant qu’un affreux vacarme les avoit empêchés de fermer l’œil toute la nuit.

La berline qui avoit amené la jeune dame avec sa femme de chambre, n’étoit point à elle, comme on a pu le croire jusqu’ici. C’étoit une voiture de retour, appartenant à M. King de Bath, un des plus honnêtes loueurs de carrosses qui fût jamais : nous le recommandons à ceux de nos lecteurs qui parcourront cette route. Par ce moyen ils auront peut-être le plaisir de voyager dans la même berline, et d’être conduits par le même cocher dont il est parlé dans cette histoire.

Ce cocher qui n’avoit que deux voyageurs,