Page:Fierens-Gevaert, La renaissance septentrionale - 1905.djvu/16

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notre passé artistique. Étudions donc le problème en tâchant, si possible, d’y apporter quelque lumière nouvelle.

Disons d’abord que cette désignation de flamand est employée par le professeur du Louvre et par la majorité des écrivains d’art d’une manière arbitraire pour désigner tous les artistes originaires des Pays-Bas.


Les Miracles de Saint-Bavon
Bas-relief en pierre, XIIe siècle (Musée Lapidaire de Gand)

Les Pays-Bas, au XIVe siècle, comme de nos jours, étaient bilingues ; il y avait au nord les Thiois qui parlaient la langue néerlandaise ; il y avait au sud les Wallons parlant une langue d’origine romane. Les Thiois comprenaient non seulement les Flamands (c’est à dire les gens nés dans les Flandres), mais encore les Brabançons, les Limbourgeois, les Gueldrois, les Hollandais, les Zélandais, les Frisons. Or, pour les écrivains d’art, Thiois et Wallons se confondent sous la dénomination générale de flamands. Un Liégeois, un Dinantais, un Hutois, sont des Flamands pour tous les critiques français ou allemands dont les connaissances sur ce petit point égalent celles de Walter Scott faisant de Liège une grande commune flamande dans Quentin Durward.

Rigoureusement, ce mot de flamand ne devrait donc s’appliquer qu’aux maîtres nés dans les Flandres, et l’on verra que cette distinction méritait d’être signalée. Mais le mot depuis des siècles a pris une extension considérable, depuis le temps où Bruges, joyau des Flandres, centralisa l’art des provinces wallonnes et thioises ; au XVIe et au XVIIe siècles il