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Il n’y aura plus la moindre mention de ses travaux dans la suite du récit.

Jean Van Eyck
L’Annonciation
(Musée de l’Ermitage, St-Petersbourg)

Autre remarque plus importante. Le portrait fut commencé après le 12 janvier ; il partit pour Bruges le 12 février 1429. L’artiste ne mit donc pas un mois à exécuter une œuvre qu’il avait dû peindre de son meilleur pinceau. Malgré ses procédés minutieux Jean exécutait rapidement ses meilleures pages. Ce portrait d’Isabelle de Portugal est perdu. Peut-être est-ce celui que mentionnent les inventaires de Marguerite d’Autriche : 1516 et 1524. « Un moien tableau de la face d’une portugaloise que Madame a eu de don Diego. Fait de la main de Johannes et est fait sans huelle et sur toille sans couverte ne feullet ».[1] Cette œuvre était donc peinte à la tempera.[2] Il est certain que les Van Eyck, quels que soient les progrès dont la peinture leur est redevable, firent encore un usage fréquent de ce procédé. Nous aurons l’occasion de montrer à propos de la Sainte Barbe du musée d’Anvers, que tout à la fin de sa carrière, Jean Van Eyck exécutait encore certaines parties de ses œuvres à la tempera, — du moins tout ce qui était dessin. M. de

  1. De Laborde. Inventaire des tableaux de Marguerite d’Autriche. Revue Archéologique. Paris 1850. p. 99.
  2. Cf. Hubert und Jan Van Eyck, p. 46.