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Aux termes de cette convention, les paquebots transatlantiques font un voyage mensuel, aller et retour, de Saint-Nazaire à la Vera-Cruz, avec escale à la Martinique et à l’île de Cuba ; chaque voyage comprenant 1 881 lieues marines, pour l’aller et autant pour le retour, ensemble 3 762 lieues par voyage complet, soit 145 160 lieues. La compagnie s’engageait à affecter à ce service quatre bâtiments de 450 à 500 chevaux, et deux bâtiments de 250 à 300 chevaux, dont la vitesse moyenne est fixée à neuf nœuds.

À titre de rémunération et jusqu’à la mise en exploitation complète de toutes les lignes concédées, il est alloué à la compagnie une subvention de 310 000 francs par voyage complet, aller et retour, de Saint-Nazaire à la Vera-Cruz.

C’est le 14 avril 1862, que s’est effectué le premier voyage de la Louisiane, magnifique paquebot de fer, de la force de 500 chevaux. La Louisiane partait pour la Martinique, l’île de Cuba et le Mexique. En treize jours pour aller et quatorze pour revenir, ce navire franchit la distance de 3 560 milles qui sépare Saint-Nazaire de Fort de France.

Des réjouissances publiques eurent lieu le 14 avril 1862, à Nantes et à Saint-Nazaire, au moment du départ de la Louisiane, qui inaugurait une ère nouvelle de prospérité pour le commerce français.

Grâce à l’active circulation qui règne sur les lignes du Mexique et de New-York, la Compagnie transatlantique a pris une extension rapide. Elle fait flotter avec un véritable éclat le pavillon national dans les parages de l’Atlantique.

Son matériel, qui s’est augmenté assez rapidement, renferme aujourd’hui les plus forts steamers employés dans nos services postaux.

La première flottille transatlantique se composait de six paquebots de fer, jaugeant ensemble 30 000 tonneaux de déplacement. Une partie avait été construite en Écosse dans les chantiers de la Clyde ; une autre provenait des chantiers de Penhouët, à Saint-Nazaire. La Louisiane fut lancée, comme nous l’avons dit, en 1862 ; les derniers paquebots, le Saint-Laurent et le Darien, ont été terminés en 1866.

Mais les deux merveilles de la Compagnie transatlantique française, qui n’égalent point sans doute encore les admirables steamers anglais consacrés au service des Indes, mais qui du moins s’en approchent, sont : le Napoléon III, paquebot à roues de 6 000 tonneaux, pourvu d’une machine à vapeur de la force de 1 500 chevaux ; et le Péreire, paquebot à hélice de 5 200 tonneaux, avec une machine à vapeur de la force de 1 250 chevaux.

Le Napoléon III, que l’on voit représenté dans la figure 107 (page 232) paraît venir, quant au tonnage, après le fameux Great-Eastern. Sa longueur est de 114 mètres, sur 14 mètres de large et 10 mètres de creux. Outre le nombreux personnel de l’équipage, des mécaniciens et chauffeurs, il peut recevoir 400 passagers. Sa machine à vapeur est un véritable monument de fer et d’acier. On s’en fera une idée quand nous dirons que le diamètre du cylindre à vapeur est de 2 mètres, 58. On peut juger par là ce que peut être le balancier. 32 foyers chauffent 8 chaudières, placées quatre de chaque bord, pour alimenter de vapeur ces énormes cylindres.

Nous ne parlons point des aménagements des différentes parties du paquebot formant l’habitation des passagers. Contentons-nous de dire que tout y est confortable et richement décoré.

Le Napoléon III a coûté 4 500 000 francs.

Le Péreire (figure 108, page 233), qui a été construit par Napier, de Glasgow (Écosse), peut être assimilé au fameux Scotia de la compagnie Cunard. Il a 104 mètres de longueur à flottaison, sur 12 mètres, 50 de largeur, et 8 mètres, 73 de creux. Sa machine à vapeur, formée de deux cylindres verticaux, est de la force nominale de 1 250 chevaux. On assure pourtant qu’elle peut être