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Fig. 110. — Coupe de l’arrière et de l’avant du bateau à hélice de Dallery.

Le conseil d’un ami vint le placer dans la bonne voie. Il s’agissait de perfectionner les premières façons de l’or employé par les bijoutiers. Dallery créa dans l’orfévrerie une industrie nouvelle, dont il avait le secret et le monopole. Pendant vingt-cinq ans toute la bijouterie d’or de Paris a travaillé avec le moleté d’or, le grené, le découpé de Charles Dallery.

Grâce aux bénéfices qu’il réalisait dans cette obscure existence d’artisan, Dallery put songer à mettre à exécution un projet dont le succès devait faire évanouir tous les ennuis passés, et le ramener aux sphères brillantes qu’il avait perdues. Il voulait appliquer l’hélice à la navigation.

Depuis que l’ingénieur Paucton avait proposé, comme on l’a vu plus haut, de remplacer les rames par des hélices, beaucoup d’efforts avaient été tentés pour approprier cet appareil mécanique à la propulsion des bâtiments ; mais personne n’avait encore songé à combiner l’hélice comme agent propulseur, avec l’emploi de la vapeur comme force motrice. Telle était précisément la pensée de Dallery, et c’est pour cela que nous mentionnons ici le nom et les travaux de ce mécanicien. L’idée d’appliquer la vapeur à faire mouvoir les hélices d’un bateau, distingue, en effet, le projet de Dallery d’une foule de plans analogues, conçus et en partie exécutés à cette époque, mais dans lesquels la vapeur, alors à peine connue, n’était pas mise à profit.

Le brevet pris par Dallery porte la date du 29 mars 1803. Cette date est remarquable, puisqu’elle montre que Dallery exécutait son bateau à hélice, à l’époque et au moment même où Fulton s’occupait, de son côté, à construire sur la Seine, son bateau à roues. Ainsi ces deux tentatives sont tout à fait contemporaines, et Dallery n’avait pu rien emprunter à l’ingénieur américain.

L’appareil que Dallery se proposait d’employer comme agent propulseur de son bateau, consistait en une hélice à deux spires de révolution. Elle devait être placée à l’arrière du bateau. Une autre hélice, placée à