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tout à la fois, à donner issue aux produits de la combustion provenant du foyer, et à la vapeur sortant des cylindres. Ainsi s’expliquent ces faits, dont on se rend difficilement compte d’ordinaire, que la cheminée d’une locomotive laisse échapper tantôt de la fumée, tantôt de la vapeur, et que la quantité de force développée par la machine est d’autant plus considérable qu’elle laisse perdre plus de vapeur par la cheminée.

Fig. 151. — Avant d’une locomotive, ou boîte à fumée.

Comme toutes les chaudières de machines à vapeur, la chaudière d’une locomotive doit nécessairement être pourvue d’appareils de sûreté destinés à empêcher la vapeur de dépasser les limites normales assignées à sa pression, et en même temps à donner une issue à cette vapeur dès que ce terme se trouve atteint. La chaudière d’une locomotive est, en effet, toujours munie de deux soupapes de sûreté que l’on place à chacune de ses extrémités. Ces deux soupapes se trouvent représentées sur la figure 150 (page 315) par les lettres R, S. Elles ne sont autre chose, on le voit, que la soupape de Papin. Seulement, comme les mouvements brusques de la machine auraient rendu difficile l’usage de poids pour régler la pression, on les remplace par un ressort en spirale contenu dans une enveloppe métallique, S. Ce ressort, tendu au moyen d’un écrou adapté à la tige qui supporte le levier, et placé au-dessous de ce levier, sert à exercer sur la plaque qui ferme la chaudière, une traction, que l’on gradue à volonté à l’aide de cet écrou. Une aiguille adaptée à l’extrémité du ressort, indique les différentes tensions de la vapeur exprimées en atmosphères.

On remarque sur la même figure 150, le sifflet B. C’est une lame aiguë, de forme demi-sphérique, qui vibre et produit un bruit strident, quand le mécanicien, en ouvrant un robinet au moyen d’une manivelle, lance subitement, un jet de vapeur contre cette arête tranchante et sonore.

Pour mettre mieux en évidence ces deux derniers organes, c’est-à-dire la soupape de sûreté et le sifflet, nous les représentons à part (fig. 152).

A est le timbre sonore ; B, la manivelle qui fait ouvrir le robinet donnant accès à la vapeur, en surmontant la résistance d’un petit ressort à boudin ; D est une partie du tube qui amène la vapeur de la chaudière ; C est la tige horizontale de la soupape de sûreté.

Pour que le mécanicien puisse connaître à chaque instant le degré de pression de la vapeur, la chaudière des locomotives est munie d’un manomètre, qui accuse continuellement le degré de cette pression.