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Fig. 214. — Machine à battre les gerbes à grains.

« Dans ces dernières années, il s’est monté beaucoup d’entreprises de battage à façon qui rendent de grands services ; mais, à côté des avantages, il y a le chapitre des inconvénients, dont le principal est d’avoir immédiatement beaucoup de paille à loger, d’autant plus que dans un grand nombre de contrées, on ne sait faire que des meulons informes, qui en laissent perdre une grande quantité.

« La paille battue doit se mettre en meules régulières, longitudinales ou circulaires ; lorsque les céréales sont battues par une machine en travers qui laisse la paille entière, nous regardons comme une excellente pratique de la faire botteler immédiatement.

« Nous préférons aussi les meules longitudinales, parce qu’elles permettent de prendre l’approvisionnement journalier sans être obligé de rentrer le reste ou de le couvrir, comme il est indispensable de le faire avec les meules circulaires.

« Pour établir une meule longitudinale, on trace d’abord sur le sol un parallélogramme ou carré long, auquel on donne de 4 à 6 mètres de largeur sur une longueur proportionnée à la quantité de paille que l’on a à emmeuler.

« Lorsque cette figure est tracée sur le sol, on la garnit d’un lit de fagots, ou mieux d’ajoncs épineux ; et on pose dessus des couches successives de paille, en ayant soin de les bien tasser. On peut monter les côtés d’aplomb, ou leur donner un peu de largeur à mesure que l’on monte, afin de laisser moins de prise à la pluie. Lorsqu’on arrive à 3 ou 4 mètres de hauteur, on commence la toiture, pour cela on continue d’élever en diminuant successivement de largeur, jusqu’à ce que l’on arrive à rien.

« On doit commencer sur une longueur telle, que la partie entamée puisse se terminer dans la journée, afin que s’il survient un arrêt dans le battage, cette partie de la meule puisse complétement se terminer.

« Les deux extrémités, qui forment comme les deux pignons, peuvent se monter d’aplomb, cependant il vaut mieux, à partir du carré, donner une pente, de manière à former une croupe.

« Quand la meule est terminée, on assujettit la partie supérieure qui forme la toiture au moyen de liens en paille, auxquels on attache des pierres ou mieux des pièces de bois ; on peut aussi, pour en augmenter la solidité et laisser moins de prise au vent, glisser sous les liens des perches que l’on place horizontalement.

« Autant que possible, on oriente les meules longitudinales de manière qu’une des extrémités se présente du côté de la pluie, et on entame la meule, par le côté opposé.

« Le prix de revient du battage mécanique peut varier de 1 franc à 45 centimes l’hectolitre, selon qu’on se servira de la force animale ou de la vapeur, qu’on emploiera une machine à petit ou à grand travail, et aussi selon que l’on battra en long ou en travers.