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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/44

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debourg, qu’était réservée la gloire de découvrir l’important appareil que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de machine pneumatique.

Fig. 20. — Otto de Guericke.

La machine pneumatique n’a été imaginée et construite par Otto de Guericke qu’après une série de tâtonnements et d’essais à peu près ignorés de nos jours, et qu’il n’est pas cependant sans intérêt de connaître.

Pour obtenir un espace entièrement vide d’air, le physicien de Magdebourg essaya d’abord de se servir d’un tonneau rempli d’eau et fermé de toutes parts. Après avoir appliqué à sa partie inférieure, le tuyau d’une pompe, il commença à faire jouer la pompe. Mais avant que l’eau fût entièrement évacuée, les cercles de fer qui reliaient les douves du tonneau, s’étaient rompus sous l’effort de la pression atmosphérique.

Otto de Guericke arma alors le tonneau de cercles beaucoup plus forts, et trois hommes vigoureux furent employés à faire agir la pompe. Mais à mesure que l’eau était expulsée, un léger sifflement se faisait entendre : l’air s’introduisait à travers les pores du bois. Force était donc de chercher un nouveau moyen.

Le physicien de Magdebourg eut alors une idée assez singulière. Il enferma un tonneau rempli d’eau et de petite dimension, dans un autre plus grand et également plein d’eau ; le tuyau de la pompe aspirante venait s’appliquer à l’orifice du petit tonneau intérieur en traversant le tonneau extérieur. On fit alors jouer la pompe. Aucun accident ne vint contrarier l’expérience ; mais à la fin de la journée, et lorsque l’eau se trouvait évacuée presque tout entière, on entendit un gargouillement qui annonçait le passage de l’air à travers le bois des deux tonneaux. Ce bruit persista trois jours, et lorsque, au bout de ce temps, on retira le tonneau intérieur pour l’examiner, on le trouva à moitié rempli du liquide qui s’était fait jour à travers ses parois.

L’insuffisance des vases de bois pour obtenir un espace vide d’air étant ainsi reconnue, Otto de Guericke eut recours à des vases métalliques.

Il fit préparer une sphère de cuivre d’une assez grande capacité, armée d’un robinet à sa partie supérieure et portant, à sa partie inférieure, un orifice destiné à recevoir le tuyau de la pompe. Il se dispensa pour cette fois, de remplir d’eau le vase, espérant que la pompe aspirerait l’air comme elle avait aspiré l’eau. Ce résultat ne manqua pas de se produire.

Dans les premiers moments, la pompe jouait avec facilité ; mais, à mesure que l’air était chassé, il fallait, pour soulever le piston, des efforts de plus en plus considérables, et c’est à peine si deux hommes vigoureux pouvaient suffire à ce travail.

L’opération était assez avancée et la plus grande partie de l’air se trouvait chassée du globe métallique, lorsque tout à coup, et au grand effroi des assistants, le vase éclata avec grand bruit, et se brisa, « comme si on