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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/515

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Fig. 262. — Le feu Saint-Elme brillant à la pointe des mâts du navire de Christophe-Colomb (page 507).


de merveilles. Un travail de ce genre ne put être entrepris qu’après qu’une physique plus avancée eut soumis à ses études les phénomènes électriques. Alors, seulement, tous les accidents météorologiques qui constituent des manifestations de l’électricité naturelle, apparurent sous leur véritable jour et purent être rapportés à leur origine exacte.

L’analogie des effets de la foudre avec ceux de l’électricité est tellement saisissante, tellement naturelle, qu’elle fut aperçue par les physiciens, dès les premiers temps de la connaissance des phénomènes électriques. Ce que l’on observe en petit sur le conducteur d’une machine électrique, c’est-à-dire, l’éclat et le bruit de l’étincelle, la lumière de l’éclair et la détonation de la foudre le reproduisent en grand.

Cette comparaison et ce rapprochement, sont si simples, si naturels, que l’idée en est venue à tous les physiciens, et cela, on peut le dire, dès le moment même où l’on a eu connaissance de l’étincelle électrique.

Le docteur Wall était un physicien anglais contemporain d’Otto de Guericke et qui, par conséquent, vivait vers 1650. Avant même que le célèbre consul de Magdebourg eût construit son globe de soufre, c’est-à-dire la première machine électrique que la science ait possédée, Wall, qui n’était pourtant qu’un observateur d’un mince mérite, apercevant pour la première fois, l’étincelle tirée d’un gros morceau d’ambre, exprima tout aussitôt l’idée de la ressemblance de cette étincelle avec l’éclair. Cette remarque de Wall est assez curieuse pour mériter d’être rapportée textuellement.

Comme nous l’avons vu dans l’histoire de la machine électrique, Otto de Guericke n’avait obtenu qu’une faible lueur en frottant son globe de soufre ; Wall parvint à produire