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Fig. 269. — Le physicien Richmann foudroyé dans son cabinet de physique, à Saint-Pétersbourg, par l’électricité d’un nuage orageux, le 6 août 1753.


fer rouge en eussent grillé l’étoffe[1].

L’événement funeste dont Richmann fut victime, s’explique par les dispositions mêmes de son appareil. Ce physicien fut foudroyé, parce qu’au lieu d’établir une communication entre son conducteur et la terre, de manière à disséminer dans la masse du sol l’électricité tirée des nuages, il chercha, au contraire, à l’isoler avec tout le soin possible. Dès lors la matière de la foudre, accumulée dans la partie du conducteur qu’il avait introduite dans son cabinet, ne trouvant aucune issue pour s’échapper, s’élança vers sa tête, qui ne se trouvait qu’à un pied de distance de l’appareil. Si, au contraire, il avait eu soin de ménager au conducteur une communication avec la terre, la matière de la foudre eût suivi inoffensivement cette route.

Il importe cependant de faire remarquer que l’appareil de Richmann n’était qu’une

  1. Histoire de l’Académie des sciences pour 1753, p. 78.