Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/571

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 278. — Une émeute à Saint-Omer, à propos de l’établissement d’un paratonnerre sur la maison de Visseri de Boisvallé.

On reconnaît dans cette argumentation, et exprimées presque dans les mêmes termes, les préventions et les erreurs de Nollet. Les corps terrestres élevés en l’air et terminés en pointe, tels que les arbres et les clochers, qui n’ont qu’une conductibilité très-imparfaite, et qui dès lors peuvent être frappés de la foudre, sont toujours confondus avec les tiges métalliques pointues et qui, communiquant par un excellent conducteur avec le sol, peuvent donner un libre passage à l’électricité, et permettre de neutraliser ainsi le fluide libre des nuages.

Ce qui fait comprendre, en partie, cette opposition contre le paratonnerre, soutenue avec obstination par des savants aussi distingués que Nollet en France, et Wilson en Angleterre, c’est que Franklin qui, nous devons le dire, a toujours mal interprété physiquement le mécanisme du pouvoir des pointes, s’imaginait que les pointes soutiraient par elles seules le fluide électrique des nuages. Ce mot soutirer effraya longtemps les imaginations, il continua à entretenir les craintes et les préjugés contre le paratonnerre.

La tige d’un paratonnerre n’agit pas en