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Fig. 311. — Parafoudre de M. Perrot.


qui se trouve en contact avec d’autres pointes rivales, et bien que les mâts soient presque toujours les premiers à recevoir la décharge, je sais des cas où plusieurs hommes, occupés à retirer leur linge mis à sécher sur la grande manœuvre, furent tués et brûlés par le fluide électrique. »

Un physicien anglais, M. Singer, exposait les mêmes vues dans un livre publié en 1814[1]. L’auteur affirme, d’après le témoignage de différents capitaines, que les conducteurs mobiles faits de fil de cuivre, sont généralement regardés comme de peu d’utilité.

« On les laisse, dit-il, empaquetés dans un coin du navire ; durant les voyages les plus longs et les plus hasardeux ; ils s’attachent aisément, il est vrai, mais ils se détachent de même. Pour cette raison et pour bien d’autres, il vaudrait mieux employer des conducteurs fixes ; on pourrait les accrocher au mât, et pour qu’ils gênassent moins les manœuvres, on pratiquerait, dans le milieu de leur tige inflexible, une séparation qui pourrait au besoin donner place à une partie souple composée de fils de fer en spirale.

Un autre physicien anglais, M. Harris, satisfit plus complétement à ces conditions, en imaginant un système nouveau qui est aujourd’hui universellement adopté dans la Grande-Bretagne.

La méthode de M. Harris consiste à faire des mâts eux-mêmes autant de paratonnerres, en y fixant une double couche de plaques de cuivre, qui produisent une surface continue de métal. Comme il est dit plus haut, ces plaques sont réunies entre elles par des bandes de cuivre passant sous les poutres du tillac, et avec les larges boulons de la quille, c’est-à-dire avec les principales masses métalliques qui entrent dans la coque du navire.

En 1830, trente navires de la marine bri-

  1. Elements of Electricity by G. J. Singer, ch. i, p. 226, Thilaye, conservateur à la Faculté de médecine de Paris, a donné une traduction de cet ouvrage, augmentée de notes : Éléments d’électricité et de galvanisme, par Singer. Paris, 1817.