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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 1.djvu/671

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Fig. 341. — Davy décompose les alcalis par la pile voltaïque (1807).


pile, et leurs éléments transportés à leurs pôles respectifs. Voici comment Davy parvint à se convaincre de la réalité de ce fait.

Dès ses premières expériences, il avait reconnu que l’acide qu’il obtenait constamment n’était autre chose que de l’acide chlorhydrique, et la base toujours de la soude. S’apercevant alors que le verre se trouvait légèrement corrodé au point de contact des fils conducteurs, il n’hésita pas à attribuer l’origine de l’acide chlorhydrique et celle de la soude à la présence d’une petite quantité de sel marin qui devait se trouver contenue dans le verre, et l’expérience directe vint bientôt justifier cette conjecture.

Davy employa alors pour récipients, des vases d’agate. Mais il obtint encore une petite quantité de soude et d’acide chlorhydrique. Toutefois, ces corps diminuaient à mesure que l’on faisait de nouvelles expériences dans les mêmes vases. Aux vases d’agate il substitua enfin de petites capsules d’or, qui ne pouvaient rien céder au courant voltaïque.

L’emploi de ces capsules d’or, réunies par des filaments d’amiante, ne donna pas tout de suite des résultats satisfaisants, car on obtenait encore de la soude et de l’acide azotique. Davy soupçonna dès lors la pureté de l’eau distillée elle-même. Ce soupçon était juste, car un litre de cette eau, évaporée à siccité, lui fournit une petite quantité d’azotate de soude.

Distillée de nouveau avec de grandes précautions, et placée dans les vases d’or, cette eau ne donna plus aucune trace d’alcali fixe.

Cependant le papier de tournesol rougi se trouvait encore légèrement influencé par la liqueur, qui, portée à l’ébullition, perdait ses propriétés alcalines. D’un autre côté, au pôle positif de la pile, on recueillait encore de l’acide