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Pendant que M. Wheatstone inventait en Angleterre, son télégraphe magnétique, un physicien de Munich, M. Steinheil, exécutait un appareil basé sur le même principe, et réalisait la première application pratique de l’électricité, comme agent télégraphique ; car son télégraphe n’était pas un simple appareil de cabinet, mais un instrument usuel qui servit à établir une correspondance entre son observatoire et un faubourg de Munich, séparés par plus d’une lieue.

Fig. 35. — Steinheil.

C’est au mois de juillet 1837, date mémorable dans l’histoire de la télégraphie électrique, que M. Steinheil exécuta l’appareil que nous allons décrire, et qui peut être considéré comme le premier instrument qui ait servi à établir une correspondance régulière au moyen de l’électricité voltaïque.

C’était un simple galvanomètre A A (fig. 36), dont les fils multiplicateurs B, B, entouraient deux barreaux aimantés C, C. Ces barreaux se terminaient par un petit style, pourvu d’un bec rempli d’encre, p, p.

Fig. 36. — Télégraphe magnétique de Steinheil.

Une bande continue de papier DD (fig. 37) se déroulait au-devant de ces deux becs, marchant d’un mouvement uniforme, grâce à un rouage d’horlogerie E, E.

Fig. 37. — Télégraphe magnétique de Steinheil.

Quand le courant électrique était dirigé dans les fils du galvanomètre (fig. 36), les deux barreaux aimantés se déviant du même côté, sous l’influence de l’électricité, l’un des deux becs chargés d’encre, s’approchait de la feuille de papier (fig. 37), et y déposait un point