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Depuis quelques années, la Compagnie a étendu d’une manière remarquable les fils du réseau électrique. D’après un relevé donné en 1850 par M. Walker, 2 218 milles anglais (917 lieues de France) étaient déjà occupés par les fils du télégraphe électrique.

Depuis cette époque, le réseau télégraphique a plus que doublé d’étendue.

L’administration anglaise a mis, quatre années avant nous, le télégraphe électrique à la disposition du public. La Compagnie du télégraphe électrique, qui, en Angleterre, a le monopole de toutes les communications télégraphiques, est chargée de l’exécution de ce service. Les correspondances du gouvernement ont lieu, comme celles du public, par le bureau central de la Compagnie ; seulement le gouvernement obtient, par déférence, la priorité pour le passage de ses dépêches. On assure même que ce privilége peut lui être contesté.

Voici les dispositions intérieures du Télégraphe central de Londres.

Le Télégraphe électrique central est situé dans la rue Lothbury, en face du mur extérieur de la Banque. Quand on entre dans l’établissement, on trouve d’abord une grande salle commune, éclairée par le haut, et contenant trois galeries superposées. Au milieu de la salle règne une longue table divisée par des rideaux verts, en six compartiments ou pupitres. C’est là que le public est admis à écrire les communications destinées à être expédiées par le télégraphe. Les messages doivent être inscrits sur une feuille de papier à lettre, dont près de la moitié est déjà remplie par une formule imprimée, avec des blancs destinés à recevoir le nom et l’adresse de l’expéditeur, celui de la personne à qui la communication est adressée, le prix du message et celui de la réponse, la date et l’heure de la réception de la dépêche, enfin la date et l’heure à laquelle la transmission a été commencée et terminée.

Fig. 51. — Wheatstone.

À mesure que les messages sont écrits, ils sont passés l’un après l’autre, par un guichet vitré, dans une petite pièce nommée bureau d’enregistrement. Là on en prend note, et on les marque d’un numéro d’ordre. L’employé qui vient de faire cet enregistrement les place ensuite dans une petite boîte, et tire le cordon d’une sonnette. Au même instant la boîte s’envole par une espèce de cheminée de bois et transporte son contenu à la partie supérieure de l’édifice dans la salle des instruments.

Si l’on rejoint la dépêche en suivant la voie plus lente, mais plus commode, de l’escalier, on arrive dans une assez grande pièce où se trouvent disposés huit appareils télégraphiques, destinés à transmettre les messages dans les différentes directions. Chacun de ces appareils porte les noms de six ou huit stations avec lesquelles il correspond. Un employé suffit pour desservir trois de ces appareils.

Quand les différents messages sont arrivés à l’étage des instruments, on les place sur l’appareil qui doit en faire l’expédition, et l’employé chargé de ce travail se met aussitôt à l’œuvre.