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horlogerie et dans la mécanique de précision ont rendu le nom célèbre. Lui-même, savant praticien et constructeur hors ligne, s’est fait connaître par plusieurs découvertes intéressantes en horlogerie, en mécanique et en télégraphie électrique. On lui doit la construction, faite avec M. Masson, de la première machine d’induction et surtout un télégraphe à cadran employé dans toutes les gares de chemins de fer, et dont nous aurons à parler dans un autre chapitre.

Fig. 52. — L. Bréguet.

M. L. Bréguet fut nommé le 17 octobre 1844, par M. Passy, ministre de l’intérieur, membre de la Commission qui devait faire sur le chemin de Rouen l’essai de la télégraphie électrique, et fut ensuite chargé de la direction et de l’installation de la ligne de Paris à Rouen. C’est à lui que furent confiées les expériences nécessaires, pour éclaircir le grand fait de l’emploi de la terre comme conducteur de retour. Enfin, comme nous venons de le dire, c’est à lui que M. Foy confia la tâche difficile d’exécuter un appareil qui reproduisît exactement les signaux du télégraphe aérien.

L’appareil Foy-Bréguet, tel est le nom que reçut le télégraphe à signaux qui fut adopté en France, était passible d’un grave reproche, il exigeait deux conducteurs, deux fils télégraphiques, au lieu d’un seul conducteur, d’un seul fil, qui suffit au télégraphe Morse et au télégraphe à cadran, qui fonctionnait déjà à Londres. Le télégraphe Foy-Bréguet exigeait l’emploi de deux conducteurs, parce qu’il fallait un fil conducteur pour chaque branche du télégraphe, ce qui doublait naturellement les dépenses d’installation et d’entretien. Mais, à part ce reproche, il faut reconnaître que M. Bréguet sut résoudre avec beaucoup d’élégance le problème mécanique de la reproduction des signaux de Chappe par l’électricité.

Cet appareil, comme nous le verrons plus loin, a été abandonné après sept à huit années d’usage ; mais sa construction était trop ingénieuse pour que nous le passions sous silence.

L’appareil se compose, comme tous les télégraphes électriques, d’un manipulateur, c’est-à-dire d’un instrument placé à la station du départ, destiné à fournir les signaux qui doivent se produire à la station opposée, et d’un récepteur placé à la station d’arrivée, destiné à exécuter les signaux. Nous suivrons l’inventeur de cet appareil dans la description qu’il a donnée de son télégraphe à signaux.

Récepteur. — Le récepteur est formé par la réunion de deux appareils symétriques et parfaitement indépendants l’un de l’autre.

La figure 53 représente l’appareil dans son ensemble, recouvert de sa boîte et vu de face.

Les aiguilles indicatrices I tournent autour des points i ; ce sont les parties noires des aiguilles qui forment les signaux ; chacune d’elles peut prendre huit positions, à savoir : deux horizontales, l’une à droite, l’autre à gauche du centre, deux verticales et une à 45° dans chacun des angles formés par les lignes horizontales et verticales.