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Fig. 59. — Télégraphe Morse à signaux imprimés.

Faisons remarquer, en décrivant cette nouvelle figure, que les mêmes lettres représentent les mêmes organes que dans la figure 57. Le mécanisme de l’électro-aimant et de son armature est, en effet, entièrement semblable à celui que nous avons décrit précédemment, E est l’électro-aimant, A, l’armature et B le bouton du ressort antagoniste, dont le réglage se fait comme dans l’appareil à pointe sèche représenté figure 57.

Voici maintenant comment se produit l’impression à l’encre des signaux. Le levier ll′, qui est attaché à l’armature A, et dont les vis p, p′ servent à borner la course, porte à son extrémité supérieure, une petite molette m, à la hauteur du coude i fait par le papier. Cette molette, dont la circonférence est recouverte d’encre, vient au contact du papier quand l’armature A est attirée, ainsi que la tige ll′, par l’électro-aimant E, et elle produit sur le papier des traits ou des points suivant que l’attraction dure plus ou moins. L’encre est fournie à la molette m par un tampon de drap t enduit d’encre et qui appuie légèrement sur la partie supérieure de la molette mais sans gêner les mouvements du levier ll′ de l’armature.

L’électricité n’a donc qu’à soulever le papier d’une quantité presque imperceptible pour le presser contre la molette, constamment entretenue d’encre fraîche. On produit ainsi des traces d’autant mieux marquées que le mouvement de rotation du disque est contraire à la marche du papier, et qu’ainsi il n’y a pas seulement contact, mais frottement du disque contre le papier.

L’appareil Morse, avec tous les perfectionnements qu’il a reçus depuis son origine, est aujourd’hui employé pour toutes les communications internationales en Europe, et sur la plus grande partie des lignes françaises. En raison de son adoption générale par les principaux états de l’Europe, M. Morse a reçu, en 1860, une indemnité de 400 000 francs, par la contribution de tous les États qui font usage de son appareil.

Le télégraphe Morse à signaux imprimés est un appareil excellent, comme le prouve suffisamment l’adoption générale qui en a été faite dans la plupart des États de l’Europe et du Nouveau Monde. Il est commode et peu sujet aux dérangements. Cependant, on a fini par lui reconnaître quelques défauts, qui ne sont, à vrai dire, que des défauts relatifs. Il exige, pour donner une bonne impression, un courant électrique d’une certaine intensité,