Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sur la circonférence de ce cadran, on a inscrit les vingt-quatre lettres de l’alphabet ou différents autres signes, en nombre double du nombre des dents de la roue d’échappement ; enfin une plaque de cuivre qui ne peut être représentée sur la figure 62, est placée au-devant du cadran, et porte seulement une petite ouverture qui ne permet d’apercevoir à la fois qu’un seul des caractères qui viennent successivement apparaître à cette sorte de fenêtre. En établissant ou suspendant le courant voltaïque un nombre suffisant de fois, on peut donc amener à volonté chacune des lettres devant cette ouverture, de manière à les montrer à un employé placé en station devant l’instrument, et qui est chargé de lire les différentes lettres composant la dépêche, à mesure qu’elles apparaissent à la fenêtre du cadran.

La partie du télégraphe à cadran que nous venons de décrire, porte le nom de récepteur ; elle est placée à la station où les dépêches sont reçues. La seconde partie de cet appareil, désignée sous le nom de manipulateur, est placée à la station du départ ; elle est destinée à faire mouvoir à distance les lettres de l’indicateur. Voici la disposition mécanique du manipulateur (fig. 63) :

Fig. 63. — Manipulateur du télégraphe à cadran de M. Wheatstone.

A est un disque de bois, mobile autour de son axe, sur lequel on a gravé, entre deux cercles concentriques, deux rangées de lettres et de chiffres. Autour de sa circonférence, on a planté une série de petites tiges de bois, placées en face de chaque lettre ; en saisissant une de ces tiges saillantes, on peut faire tourner le disque A, de manière à amener une lettre quelconque du cadran en face d’une pièce fixe, ou arrêt, B.

Mais comment peut-on faire répéter à la station extrême, par le cadran indicateur, la lettre amenée au-devant du point d’arrêt B sur le manipulateur ? La figure 64, qui représente une coupe, dans le sens vertical, du manipulateur dont la figure précédente représentait l’élévation, va le faire comprendre.

Fig. 64. — Coupe intérieure du manipulateur du télégraphe à cadran de M. Wheatstone.

Au-dessous du disque tournant A et lui servant de support, se trouve un cylindre métallique BB, mobile autour de son centre, lequel, à l’aide de la tige métallique a, établit la communication avec le fil conducteur du télégraphe. Ce cylindre métallique est pourvu, sur sa circonférence, d’un certain nombre de petites bandes de bois ou d’ivoire, corps qui ne conduisent pas l’électricité. Ces bandes sont en nombre exactement correspondant à celui des lettres du cadran. Ce cylindre est donc formé mi-partie de substances conductrices, et mi-partie de substances non conductrices de l’électricité. Or, une sorte de ressort métallique b auquel est attaché, par son extrémité inférieure, le second fil conducteur de la pile, se trouve en contact immédiat avec ce cylindre formé de substances alternativement conductrices et non conductrices.