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À l’appareil est jointe une canne en jonc, à l’extrémité de laquelle est un crochet ; à ce crochet on attache le bout du fil déroulé de la bobine L, et on met ainsi l’instrument en communication avec la ligne télégraphique.

Le fil de la bobine T se déroule également et sert à mettre l’appareil en communication avec la terre, par l’intermédiaire d’un coin en fer qu’on enfonce entre deux rails.

Fig. 67. — Télégraphe à cadran mobile, pour le service des convois de chemin de fer en marche.

Supposons un train porteur d’un télégraphe mobile, arrêté par accident entre Paris et Juvisy, deux stations du chemin de fer d’Orléans. Le chef du train met son appareil en communication avec la ligne et avec la terre, il fait un tour de manivelle, et envoie par conséquent le courant de sa pile, qui se divise et va en même temps à Paris et à Juvisy, dont les sonneries sont mises en branle. La déviation de la boussole avertit que le courant passe et que la communication peut avoir lieu.

L’une de ces stations, Paris, par exemple, répond la première ; le courant qu’elle envoie se partage aussi entre l’appareil mobile et l’autre station (Juvisy) ; aussitôt cette réponse reçue, l’appareil mobile avertit par une dépêche conventionnelle que c’est lui qui appelle et que tel train arrêté entre tel et tel poteau kilométrique a besoin de secours.

Tel est l’ensemble du télégraphe mobile, construit par M. Bréguet, pour l’usage des chemins de fer.

Passons au télégraphe typographique, qui fonctionne depuis l’année 1863, sur le chemin de fer de Liverpool à Manchester, et depuis les premiers mois de 1867, entre Florence et Naples.

L’inventeur de ce nouveau système est le chevalier Bonelli, de Turin, ancien directeur des télégraphes sardes, et qui s’est fait connaître dans le monde savant par plusieurs inventions ingénieuses, entre autres, par la découverte du tissage électrique, c’est-à-dire l’emploi de l’électricité pour remplacer le métier Jacquart dans le tissage des étoffes à plusieurs couleurs.

Pour faire comprendre le nouveau système que nous avons à décrire, il est indispensable de connaître les appareils qui l’ont précédé dans le même genre, et qui lui ont, pour ainsi dire, frayé la route. En effet, dans son télégraphe typographique, M. Bonelli emploie pour former les signes, un papier chimique, lequel, sous l’influence du courant électrique, produit des traits coloriés. Il est donc nécessaire de rappeler ici les premiers appareils qui ont été construits dans le système du papier chimique.

Il paraît que c’est le chimiste anglais Humphry Davy qui eut, le premier, l’idée de former des signaux par le courant électrique, sur un papier imprégné d’une substance décomposable par l’électricité, Humphry Davy faisait usage de papier imprégné d’iodure de