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Sur une table de fer, longue de 2 mètres, est placé (fig. 71) un petit chemin de fer, terminé à ses deux extrémités, par des arrêts-ressorts, et traversé au milieu, par un petit pont qui porte le peigne u. Sur ces rails marche un chariot en fer à quatre roues, long d’un mètre, large de 25 centimètres, qui porte la dépêche, composée en caractères ordinaires d’imprimerie, et une règle en fer t, munie d’une bande de papier chimique.

Quand les chariots sont préparés aux deux stations, chaque opérateur touche un bouton C, et fait ainsi lâcher prise aux ressorts qui retiennent le chariot, lequel se met aussitôt à rouler, entraîné par un poids qui agit sur lui au moyen d’une corde. Les trois fils conducteurs des trois piles voltaïques se placent aux boutons m, a, k.

Fig 71. — Peignes et chariot du télégraphe typographique de M. Bonelli.

Si, dans la première station, les caractères typographiques sont placés à gauche sur le chariot, et la règle à droite, dans la station opposée, on observera l’ordre inverse. De cette façon, pendant la première moitié de la course des chariots, les types passent les premiers à la première station, le papier à la seconde, puis le papier à la première et les types à la seconde station. La course des chariots dure douze secondes, pendant lesquelles chaque station a envoyé une dépêche et en a reçu une autre.

Les composteurs contiennent de 25 à 30 mots, en moyenne. La composition des dépêches se fait par quelques jeunes ouvriers, qui emploient environ une minute et demie pour une dépêche. La transmission de 25 mots se fait donc en six secondes.

Pour obtenir la dépêche en double, il suffit de bifurquer les courants à leur arrivée et de les faire aboutir à deux peignes au lieu d’un. Ainsi, on peut envoyer au destinataire le ruban de papier sur lequel l’instrument a écrit le télégramme, et l’administration peut garder le double de la dépêche qu’elle envoie.

Grâce à cet ingénieux système, la composition même d’un journal pourrait servir à la reproduction télégraphique. Une nouvelle, à peine imprimée à Paris, serait expédiée, à Marseille ou à Lyon, imprimée avec les