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le pendule électrique (voir la figure 73), au moyen de l’articulation J, fait basculer le levier JI, autour de son point d’appui. Un double contre-poids circulaire LL, sert à équilibrer la masse de ce levier, de la vis U et de la règle GF, afin que le centre de gravité du système oscillant tombe au point de suspension de ce même système, à la manière du fléau d’une balance, disposition qui lui donne une grande mobilité, et facilite son déplacement par la plus petite force. Les impulsions successives que reçoit le levier I, par l’intermédiaire de la tige de bois H et de l’articulation J, qui se transmet au levier I, produisent donc le mouvement curviligne de la pointe traçante, dans le sens de l’arc de cercle du plateau courbe E.

Quant au mouvement de translation du même style, il est réalisé à l’aide d’une longue vis taraudée, portée par une règle FG, et pourvue d’une roue à rochet à douze dents, qui est fixée au noyau de la vis. À chaque demi-oscillation du levier I, cette roue tourne d’une certaine quantité, et la pointe traçante se déplace horizontalement d’une quantité proportionnelle. Grâce à ce double mouvement, la pointe traçante parcourt successivement la surface entière du plateau courbe E.

Plaçons maintenant sur la ligne télégraphique l’appareil qui vient d’être décrit et voyons comment le courant électrique, traversant le pantélégraphe placé à la station du départ, va agir en suivant le fil conducteur qui réunit les deux stations sur l’appareil de la station opposée, où doit s’inscrire la dépêche.

X (fig. 73) est la pile du poste télégraphique : elle est composée, pour la ligne de Paris à Lyon, d’environ cinquante éléments de Daniell : mais on n’a représenté que deux de ces éléments. L’électricité positive, fournie par cette pile, suit le fil de, d’une part, et d’autre part le fil L, pour se perdre dans la terre, au moyen de la plaque conductrice Y. Parcourant le fil defg dans le sens que représentent les flèches, cette électricité suit un conducteur placé à l’intérieur de la pièce métallique S, et grâce à la continuité des pièces métalliques, elle vient aboutir à la pointe traçante du plateau courbe E, lequel parcourt successivement, comme nous l’avons expliqué, tous les points de la surface de ce plateau.

La dépêche que l’on veut transmettre à l’appareil de la station d’arrivée a été préalablement écrite ou dessinée, sur une feuille d’étain, à l’aide d’encre ordinaire. Tant que la pointe du style ne rencontre sur son chemin que la surface conductrice de la feuille d’étain sur laquelle a été inscrite ou dessinée la dépêche, le courant électrique qui a suivi la ligne defg et delà le plateau circulaire E, continue son chemin le long du fil h, et, grâce à la continuité du bâti métallique AA′, elle s’écoule librement dans le sol ; de telle sorte que le courant circule continuellement dans l’appareil, et se perd dans la terre par le fil h. Mais lorsque le style arrive sur les parties qui ont reçu le dessin, et qui sont recouvertes d’encre grasse, substance non conductrice de l’électricité, l’écoulement dans le sol est fermé au courant, lequel dès lors s’élance, par le conducteur jk, dans le fil de la ligne, et va aboutir au pantélégraphe placé à l’autre poste télégraphique. Parvenue sur le plateau courbe E du pantélégraphe de la station d’arrivée, l’électricité positive rencontre le papier chimique qui est étalé sur ce plateau courbe. Ce papier a été trempé d’avance dans une dissolution de cyanoferrure de potassium et de fer. Le courant d’électricité positive, conduit par la pointe métallique, décompose ce sel, et forme sur le papier une tache de bleu de Prusse. On voit alors apparaître sur le papier chimique qui recouvre le plateau E, une série de traits bleus, qui reproduisent d’une manière identique, les parties encrées qui ont été touchées par le style sur la dépêche placée à la station du départ. Quand le style,