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un disque qui porte un galet G, placé excentriquement. C’est ce galet G qui, glissant dans une rainure pratiquée à la tige du marteau m, fait osciller ce marteau à droite ou à gauche, et lui fait frapper le timbre T.

Le rouage qui fait tourner ce disque, est mis en mouvement lorsque, l’armature AV ayant été attirée, le levier l (fig. 78) a été rendu libre. Alors la pièce N (fig. 79) pousse un ressort R et décroche l’arrêt a, par lequel seul était retenu le rouage. Si l’on se reporte à la figure 78, on verra qu’une des roues, marquées en pointillé, porte sur sa circonférence, une goupille g, laquelle, dans le mouvement du rouage, vient soulever un bras b porté sur l’axe commun du levier l et de la pièce N, ce qui a pour effet de remonter le levier l et de le remettre en prise sur la tige de l’armature. Dès lors, le courant électrique traversant de nouveau les bobines et les aimantant, l’armature est de nouveau attirée, et le battement du marteau contre le timbre recommence, grâce au jeu des mêmes organes.

Il reste à expliquer la fonction de la pièce X, qui est représentée à droite de la figure 79. Cette pièce est ce que l’on appelle dans les bureaux télégraphiques, le répondez. Il peut arriver que la sonnerie ayant retenti, la personne qu’elle est destinée à appeler, soit absente ou n’entende pas. Il convient alors qu’un signe très-apparent se produise sur l’appareil, et y persiste, afin de montrer à l’employé qu’il a été appelé pendant son absence.

Le plus souvent, il y a dans un poste plusieurs sonneries ; le signe dont nous parlons sert donc aussi à distinguer quelle est celle des sonneries qui appelle.

La tige X (fig. 79) est, en temps ordinaire, retenue par sa partie inférieure, sous la pièce U, qui la maintient abaissée dans la position qu’indique la figure ; mais, quand le disque D se met à tourner, l’arrêt a entraîne la tête de la pièce U et décroche la tige X du répondez. Par l’action du ressort à boudin qui la presse, cette tige s’élève hors de la boîte de la sonnerie, dans la position figurée en pointillé, et elle demeure en cet état au dehors. L’employé est ainsi averti qu’il a à répondre.

Parafoudres. — On donne ce nom à des appareils, plus ou moins simples, qui sont destinés à prévenir les effets fâcheux des orages, ou simplement de l’électricité existant à l’état libre dans l’atmosphère.

Les perturbations que l’électricité météorique peut introduire dans le jeu des appareils télégraphiques, ne sont vraiment graves qu’au moment d’un orage. Par un ciel serein, l’électricité répandue dans l’air n’exerce aucune action fâcheuse sur les instruments. Seulement, si le vent vient brusquement à changer, il s’établit un courant qui influence faiblement le conducteur ; dès lors l’appareil parle, c’est-à-dire que les signaux, subitement mis en jeu, exécutent, pendant quelques instants, de brusques oscillations. Si le ciel est couvert et les nuages fortement électrisés, quand le vent vient à les chasser dans la direction du fil, ces nuages agissent sur le conducteur, et les signaux se mettent encore en branle. Dans ces deux cas, cependant, ces effets n’ont rien de fâcheux ; ils ne peuvent aucunement troubler le service, car les employés tiennent aisément compte de ces perturbations passagères.

Mais si la foudre éclate, si une décharge électrique vient à frapper le sol, le fil métallique du télégraphe offrant à l’écoulement de l’électricité un passage facile, le conducteur peut être foudroyé. Quels sont les effets de ce coup de foudre ? Quelquefois le fil du télégraphe est rompu, les communications sont alors interceptées entre les deux stations ; mais ces événements sont extrêmement rares, le conducteur étant d’un trop fort diamètre pour être aisément fondu. Dans tous les cas, si le fil est fondu, il ne l’est jamais que sur quelques points de sa continuité et tout se borne à cette rupture. Le plus souvent la foudre, en frappant le conducteur,