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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/304

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fection des moules, ont présenté longtemps un obstacle sérieux dans les opérations galvanoplastiques. La cire à cacheter ou le plâtre, que l’on rendait préalablement conducteurs de l’électricité par une légère couche de plombagine pulvérisée, furent les seules substances dont on se servit au début. Mais le plâtre ne traduit pas avec une fidélité suffisante les reliefs très-délicats du modèle ; il ne pouvait servir que pour les objets d’une reproduction facile, tels que les médailles, les timbres, etc. Comme il est perméable à l’eau, il faut l’imprégner d’un corps gras qui l’empêche d’absorber l’eau, toutes circonstances qui allongent et compliquent les opérations. La stéarine et la gélatine, moulées à chaud et arrachées du moule après le refroidissement, ont remplacé plus tard ces deux matières avec avantage. Enfin la gutta-percha, dont l’emploi est plus récent, vint fournir à la galvanoplastie une substance qui répond parfaitement à tous ses besoins.

C’est du jour où la gutta-percha fut introduite dans les ateliers de la galvanoplastie, que date l’essor considérable qu’a reçu cette industrie. On sait que la gutta-percha se ramollit par la chaleur ; ainsi ramollie, on l’applique sur l’objet à reproduire, et la pression fait pénétrer cette matière, éminemment plastique, dans tous les creux du modèle. Après le refroidissement, son élasticité permet de l’arracher du moule, en conservant toute la fidélité et la délicatesse de l’empreinte formée. Ainsi préparé, le moule de gutta-percha est rendu conducteur de l’électricité, en le recouvrant, à l’aide d’un pinceau, de plombagine en poudre. Il ne reste plus, pour obtenir sa reproduction, qu’à le plonger dans le bain électro-chimique. Pour établir la communication entre le moule et le pôle négatif de la pile, on entoure le moule d’une bande de cuivre ou de plomb.

La préparation des moules étant une des opérations fondamentales de la galvanoplastie, il importe de la faire bien connaître. Nous allons donc décrire les différentes manières de préparer les moulages avec la gutta-percha, la stéarine, le plâtre, la gélatine et le métal fusible.

Le moulage à la gutta-percha, presque exclusivement employé aujourd’hui, dans les ateliers, se fait de deux manières différentes, selon la nature de la substance sur laquelle on opère. On moule 1o par la presse ; 2o par le pétrissage.

Moulage à la presse. — Sur la plate-forme d’une presse ordinaire, à vis de fer, on dispose bien horizontalement, l’objet dont on veut prendre l’empreinte, et que l’on a légèrement recouvert de plombagine en poudre, pour le rendre conducteur, et on l’entoure d’un cadre de fer, qui forme comme un des côtés d’une boîte, dont l’objet à mouler serait le fond. On prend ensuite un bloc de gutta-percha, d’une épaisseur double de celle du modèle dont on veut prendre l’empreinte, et on le coupe de manière à le faire entrer exactement dans le cadre de fer. On présente ensuite ce bloc de gutta-percha à un feu vif, et on le laisse se ramollir jusqu’aux deux tiers environ de son épaisseur, en ayant soin de le malaxer continuellement entre les doigts, pour éviter que la gutta-percha ne se liquéfie. Quand il est chauffé au degré convenable, on l’introduit dans le cadre de fer, et on l’applique, par sa face ramollie, sur l’objet dont on veut prendre le moule. Par-dessus le tout, on place une plaque de gutta-percha solide, qui entre exactement dans le cadre de fer. Faisant alors descendre la vis de la presse, on serre d’une manière lente et ménagée, en augmentant la pression à mesure que la gutta-percha se refroidit, et devient plus résistante (fig. 174). Prise entre la plate-forme de la presse et l’objet à mouler, la gutta-percha pénètre dans les plus petits détails de cet objet, et produit de véritables merveilles. Des planches d’acier, aux plus fines tailles, se reproduisent ainsi