Aller au contenu

Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/307

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’air ou à présenter une texture cristalline.

M. Roseleur, dans son ouvrage sur les Manipulations hydroplastiques, donne les formules suivantes pour obtenir des alliages fusibles à différents degrés de température.

Alliage fusible à 100° centigrades :

Plomb pur 
2 parties en poids
Étain 
3
Bismuth 
5

Alliage fusible de 80 à 90° :

Plomb pur 
5 parties en poids
Étain 
3
Bismuth 
8

Alliage fusible à 70° :

Plomb pur 
2 parties en poids
Étain 
3
Bismuth 
5
Mercure (vif-argent) 
1

Alliage fusible à 53° :

Plomb pur 
5 parties en poids
Étain 
3
Bismuth 
5
Mercure 
2

Pour mouler avec l’alliage fusible, la meilleure manière est la suivante, selon M. Roseleur.

On place la médaille (car c’est surtout à la reproduction des médailles que ce moyen s’applique) au fond d’une petite boîte de tôle mince ou de cuivre, on entoure la moitié de son épaisseur avec du plâtre et on place sur la pièce une quantité suffisante d’alliage fusible froid. On chauffe ensuite le tout, et quand le métal est fondu, on laisse refroidir. En sortant de la boîte le métal et la pièce, il est facile de séparer cette dernière par la prise que laisse la partie de l’exergue qui a été protégée par le plâtre.

Après avoir parlé des différents systèmes de moulage employés dans la galvanoplastie, nous pouvons ajouter que quelquefois on se passe complètement de moule, l’objet lui-même recevant directement le dépôt métallique.

Nous avons vu dans les ateliers de galvanoplastie de MM. Christofle, à Paris, des corbeilles d’osier servant à recevoir le dépôt de cuivre, et qui, sans autre préparation qu’une légère couche de plombagine pour les rendre conductrices, sont plongées dans le bain, et se couvrent de cuivre. Ces corbeilles sont ensuite argentées par la pile, et forment un élégant ornement des tables.

En recouvrant de cuivre, par les mêmes procédés, des fruits, des légumes, des feuilles, des graines et d’autres produits naturels, on peut obtenir quelques objets curieux en ce qu’ils conservent et traduisent exactement la forme et tous les détails les plus fins de l’original recouvert de cuivre. Pour reproduire, par exemple, une pomme, une poire, une feuille d’arbre, etc., on frotte le fruit avec de la plombagine, et l’on enfonce vers la queue ou vers le germe, une petite épingle ; on réunit cette épingle à un fil communiquant avec la pile, et l’on place le fruit dans la dissolution de sulfate de cuivre. Le cuivrage étant achevé, on retire l’épingle, qui laisse un petit trou par où les sucs du fruit peuvent s’évaporer.

Disons cependant que ces espèces de cuivrages sont d’une parfaite inutilité, et ne sont guère propres qu’à donner la mesure de la perfection et de la délicatesse des opérations galvanoplastiques. Nous nous souvenons d’avoir vu, dans le vestibule de l’Institut, en 1854, un spécimen assez curieux des produits de cet art singulier. M. Soyer avait réussi à envelopper le cadavre d’un enfant nouveau-né d’une couche de cuivre. Bien que le résultat fût merveilleux de réussite, c’était un spectacle assez hideux.

Dans cette métallisation sur nature, il y aurait, si nous osons le dire, un moyen d’élever aux grands hommes, à la fois un tombeau et une statue d’une ressemblance authentique !