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ment on s’en sert : On recouvre l’original de plombagine en poudre, et on l’entoure, si c’est une médaille, d’un cercle de carton ou de plomb en feuille, de manière à en faire comme une espèce de boîte. On prend un peu de plâtre de mouleur, que l’on gâche avec une quantité d’eau suffisante, et l’on applique promptement cette bouillie sur l’original, au moyen d’un pinceau. Cette première couche étant appliquée avec soin, on verse dans le moule le reste de la bouillie de plâtre, jusqu’à épaisseur suffisante, et on laisse prendre. En quelques minutes le plâtre s’est durci : on détache la galerie de carton ou de plomb, et l’on sépare avec précaution le plâtre durci, qui porte l’empreinte exacte de l’original.

L’inconvénient du plâtre employé à former les moules galvanoplastiques, c’est qu’il absorbe l’eau, quand on le place dans le bain de sulfate de cuivre, ce qui oblige de le rendre imperméable au liquide, au moyen d’un corps gras. C’est ce qui fait préférer au plâtre, la stéarine, la gélatine, ou le métal fusible, sans parler de la gutta-percha.

La stéarine s’emploie comme le plâtre ; seulement il faut la faire fondre au bain-marie, et la couler sur l’objet, au moment où elle va se figer. Quand la stéarine est trop sèche, elle peut se cristalliser dans le moule, et ces cristaux nuisent à la beauté du moulage : il faut alors l’additionner de quelques gouttes d’huile d’olive ou de suif. Si, au contraire, la stéarine est trop grasse, c’est-à-dire mal débarrassée de l’oléine, produit liquide du suif, il faut la durcir par l’addition d’un peu de cire ou de blanc de baleine.

Les moules de stéarine ne donnent pas une reproduction parfaitement rigoureuse de l’original, parce que cette matière éprouve un retrait par le refroidissement. Il faut donc la rejeter quand on veut des reproductions mathématiquement exactes.

La gélatine est peut-être supérieure à la gutta-percha par la facilité avec laquelle elle pénètre dans les détails les plus fins du modèle, et peut être retirée après sa solidification, par suite de sa prodigieuse élasticité et de sa souplesse. Elle n’a que l’inconvénient d’exiger un dépôt très-rapide.

Pour mouler à la gélatine, on prend des feuilles de belle colle de poisson (ichthyo-colle) ; on les fait tremper vingt-quatre heures dans l’eau froide ; puis on les retire de l’eau, on les égoutte et on les place dans un bain marie (le pot à colle forte des menuisiers). La matière fond, en une sorte de sirop, que l’on coule sur l’objet à mouler, préalablement garni d’un rebord de carton ou de feuille de plomb. Au bout de douze heures, on effectue la séparation du moule.

Quand ils n’ont pas été préparés avec les soins nécessaires, les moules de gélatine ont l’inconvénient de s’altérer, de se laisser pénétrer par l’eau du bain de sulfate de cuivre. C’est là un inconvénient radical, et qui n’a pas encore été suffisamment prévenu par les divers moyens d’imperméabilisation, que les praticiens ont essayés. Ces moyens consistent surtout à mouiller le moule de gélatine avec une dissolution aqueuse de bichromate de potasse, et mieux avec un blanc d’œuf, qui forme une première couche sur laquelle on verse ensuite la dissolution de bichromate de potasse : il faut exposer le tout au soleil, pour former une couche albumineuse entièrement inattaquable par l’eau du bain.

Le caoutchouc est une substance qui pourrait fournir de très-bons résultats pour les moulages galvanoplastiques, et qui pourtant est rejetée de l’usage qui nous occupe.

Terminons cette description par le moulage au métal fusible. L’emploi d’un métal comme moule galvanoplastique, aurait le grand avantage d’assurer une excellente conductibilité ; mais on y a rarement recours, soit par la difficulté d’obtenir un alliage fusible bien homogène, soit parce que les moules métalliques sont sujets à contenir des bulles