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branches ou de ramifications. On introduit, dans le creux du moule, un faisceau de fils de platine qui servent de conducteur ; ces fils suivent intérieurement la forme du moule, sans y toucher nulle part, et y précipitent uniformement le métal du bain. On peut donner au dépôt qui tapisse, pour ainsi dire, l’intérieur du moule, telle épaisseur que l’on désire.

Dans ce système particulier, on ne fait plus usage de l’appareil simple, comme pour les opérations ordinaires de la galvanoplastie, on n’opère pas avec la pile placée à l’intérieur du bain, comme on l’a vue représentée (fig. 171 et 172). La pile est à l’extérieur du bain ; on fait, par conséquent, usage d’un appareil composé. Comme le bain de sulfate de cuivre s’épuiserait au fur et à mesure du dépôt, on place à la partie supérieure du liquide, un sac contenant du sulfate de cuivre en cristaux, lesquels, se dissolvant au fur et à mesure que le cuivre se dépose dans le moule, entretiennent la liqueur à l’état de saturation nécessaire.

Fig. 176.

Voici comment s’exécute, dans la pratique, le procédé Lenoir pour la reproduction des statues, et, en général, des rondes-bosses. Supposons qu’il s’agisse de reproduire en cuivre, la statue ou statuette que représente la figure 176. On commence par prendre le moule de cette statuette avec de la gutta-percha, par la méthode du pétrissage. À cet effet, on applique de la gutta-percha chaude sur la statuette, et on prend des moules séparés de différentes parties, en ayant soin d’y placer des repères qui permettront, en réunissant les moulages partiels, d’obtenir le moulage entier. Quand on a raccordé les différentes parties du moule, on obtient deux creux qui ont la disposition que représente la figure 177. Il faut seulement avoir l’attention de ménager, dans une partie du moule, par exemple, aux pieds de la statue, comme on le voit sur la figure 177, deux trous ou canaux et un autre canal à un point opposé, c’est-à-dire à la tête. La dissolution de sulfate de cuivre, qui se forme à chaque instant, par la présence des cristaux de sulfate de cuivre, pour remplacer le cuivre déposé par les progrès de l’opération, descend, en vertu de son poids, à la partie inférieure, et pénètre ainsi dans le moule, tandis que la liqueur plus légère, parce qu’elle renferme peu de sulfate de cuivre, s’élève vers la partie supérieure, et sort par les trous placés au sommet. Il faut pourtant remarquer que le dégagement de gaz oxygène, qui se fait pendant l’opération (le fil de platine étant inoxydable ), contribue à mêler les différentes parties de la liqueur saline et à entretenir constamment son homogénéité.

Alors, avec des fils de platine, on ébauche une carcasse qui représente grossièrement le modèle, et qui reproduit les formes générales de la statue : cette espèce de carcasse métallique est seulement un peu plus petite que le moule, afin de pouvoir être suspendue dans son intérieur,

La figure 178 représente la carcasse en