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les objets qui subissent l’opération soient d’un seul métal ou composés, c’est-à-dire revêtus d’une couche d’un autre métal, soit enfin de toute matière revêtue également d’une couche de métal. »

Le jour même où Henri Elkington prenait le brevet que nous venons de citer, c’est-à-dire le 29 septembre 1840, Richard Elkington en prenait un pour l’argenture voltaïque.

Fig. 194. — Richard Elkington.

Voici le texte de ce dernier brevet.

« Mon procédé, dit Richard Elkington, consiste à appliquer l’argent sur certains métaux, à l’aide de solutions d’argent ou d’un courant galvanique, en opérant de la manière suivante :

« On fait dissoudre 155 grammes de chlorure d’argent dans un mélange de 1 kilogramme et demi de prussiate de potasse et de 9 litres d’eau ; on agite le liquide et on fait bouillir jusqu’à saturation complète.

« Les pièces à plaquer, décapées au préalable par les moyens connus, sont plongées dans la solution ; s’il ne faut qu’une mince couche d’argent, comme pour l’argenture ordinaire, on fait chauffer ou bouillir la solution. La couche se produisant de quelques secondes à une minute, il est inutile d’employer une batterie galvanique mais si la couche doit être plus épaisse, comme pour les objets plaqués, on emploie la solution froide, et on fait adhérer cette couche à l’aide d’un courant galvanique comme je vais l’expliquer.........

« Le procédé que je viens d’indiquer s’applique plus particulièrement au plaquage du cuivre ou de ses alliages, tels que le laiton ou l’argent d’Allemagne ; mais on peut aussi plaquer par le même moyen le fer, après l’avoir décapé avec soin et y avoir appliqué la couche d’argent à l’aide de la batterie galvanique, ou bien plaquer le fer en le couvrant d’abord d’une lame de cuivre, et appliquant sur cette lame une couche d’argent par le moyen indiqué.

« Je réclame l’emploi d’une solution d’argent dans du prussiate de potasse ou autres prussiates solubles, pour argenter les métaux et l’application du courant galvanique avec une solution d’argent quelconque, soit comme simple solution dans un acide, ou combiné avec des sels, à l’exception de l’azotate d’argent qui est connu, mais peu en usage. »

À peine les travaux de MM. Elkington étaient-ils connus, que l’on vit apparaître de nouveaux inventeurs, essayant des procédés analogues, c’est-à-dire ayant pour but l’argenture et la dorure électro-chimiques.

M. Perrot, mécanicien de grand talent, inventeur de la machine à imprimer les indiennes, qui porte son nom, la perrotine, présenta au mois de janvier 1841, à l’Académie des sciences de Rouen, ensuite à l’Académie des sciences de Paris, des objets en cuivre, en argent, en fer et en acier, parfaitement dorés, ainsi que des barres de fer recouvertes d’une couche adhérente de platine, de cuivre et de zinc.

M. Louyet, professeur de chimie à Bruxelles, dora par la pile, des objets de cuivre, dans son cours public de chimie.

M. de Ruolz prit un brevet pour la dorure de l’argent par immersion (8 décembre 1840), et huit mois plus tard (18 juin 1841) un brevet pour la dorure au moyen du cyanure d’or dissous dans du cyanure de potassium.

M. Roseleur dora le cuivre et d’autres métaux, au moyen des pyrophosphates et des sulfites alcalins. D’autres proposèrent des hyposulfites, des sels ammoniacaux, etc.

M. de Ruolz se distingua entre tous les chimistes dont nous venons de donner les noms, parce qu’il ne se borna pas à la ques-