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sert qu’à débarrasser les pièces métalliques de l’acide qu’elles peuvent retenir. Le second contient de l’or, mais en quantité suffisante pour fournir une belle dorure. Il a l’avantage de ménager le bain neuf, c’est-à-dire le troisième bain, dans lequel on donne aux objets à dorer la charge et la nuance convenables.

La dorure se fait, avons-nous dit, par une immersion de quelques secondes. Immédiatement après, on lave les pièces à grande eau, et on les sèche dans de la sciure chaude de bois de sapin, de peuplier ou de tilleul ; celles de chêne ou de châtaignier noirciraient la dorure.

La sciure est contenue dans une caisse de bois à deux compartiments et à fond de zinc. La caisse est placée sur un bâti en tôle au-dessous duquel peut glisser, sur des roulettes, une grande chaufferette, remplie de braise de boulanger, qui communique à la sciure de bois une température et un degré de sécheresse convenables.

La dessiccation ne peut s’exécuter, par ce procédé, pour des objets creux dans l’intérieur desquels la sciure de bois ne saurait pénétrer. Aussi les doreurs ont-ils, à côté de leurs caisses à sciure de bois, une petite étuve, chauffée par de la braise de boulanger, et portant des tablettes en toile métallique, autour desquelles l’air peut circuler librement. Les bijoux à sécher sont placés sur ces tablettes. Chaque tablette a une petite porte qui se ferme en abattant, pour que l’ouvrier ne puisse jamais la laisser ouverte.

Si les bijoux dorés sont très-menus et faciles à sécher au moyen de la sciure, on les place dans un tamis métallique et on les agite, on les vanne, pour ainsi dire, avec la sciure : ils sont ainsi secs en quelques minutes.

La figure 222 représente les caisses à sciure de bois, l’étuve de doreur et le tamis à toile métallique.

Fig. 222. — Étuve de doreur sur métaux et caisses à sciure de bois.

Bien que la dorure au trempé ne donne à la surface des objets de cuivre et de laiton, qu’une pellicule d’or excessivement mince, M. Roseleur, dans son ouvrage Manipulations hydroplastiques, fait connaître un tour de main qui permet de dorer par immersion avec autant d’épaisseur que par le secours de la pile. Ce tour de main consiste à plonger l’objet déjà doré, dans une dissolution d’azotate de bioxyde de mercure, qui laisse sur l’or une couche de mercure. On reporte de nouveau l’objet dans le bain de dorure au trempé : la couche de mercure s’y dissout, et est remplacée par l’or, qui se dépose sur l’objet, de manière à former une seconde couche d’or. Toutes les fois qu’on répète cette opération, il se dépose sur l’objet doré une nouvelle couche de mercure, qui se dissout chaque fois dans le bain de pyrophosphate de soude, en laissant déposer à sa place une nouvelle pellicule d’or.

Cette méthode est souvent mise en pratique pour exécuter dans des bains au trempé, des dorures solides qui sembleraient ne pouvoir être fournies que par la pile, c’est-à-dire les dorures des pendules ou sujets de pendule, candélabres, grands bronzes, etc.