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de potasse ou de soude et de protoxyde d’or, dore parfaitement le cuivre par immersion ; de sorte qu’aujourd’hui la dorure au trempé ne s’exécute plus qu’au moyen de ce sel double. M. Roseleur livre aux fabricants des quantités considérables de pyrophosphate de potasse ou de soude, pour la dorure au trempé.

Voici la manière de composer un bain de dorure au trempé, avec le pyrophosphate de soude, donnée par M. Roseleur dans son ouvrage Manipulations hydroplastiques.

On dissout dans l’eau régale, 10 grammes d’or ; on évapore presque à siccité et avec précaution, la dissolution de chlorure d’or, pour chasser la presque totalité des acides libres ; on redissout dans l’eau le chlorure d’or sec. On filtre cette liqueur, pour la séparer de l’or réduit et du chlorure d’argent provenant du sel d’argent qui existe toujours mêlé à l’or. D’autre part, on a fait dissoudre dans l’eau 800 grammes de pyrophosphate de soude, et l’on mêle cette dissolution saline à la dissolution du chlorure d’or, de manière à obtenir 10 litres de mélange, qui constituent le bain à dorer.

M. Roseleur conseille d’ajouter à ce bain, de l’acide cyanhydrique, qui rend le sel d’or moins facilement décomposable, et l’empêche de dorer trop rapidement, Mais la préparation de l’acide cyanhydrique étant très-difficile, ce produit étant en outre éminemment vénéneux, beaucoup de doreurs s’abstiennent, avec raison, de toute addition d’acide prussique.

Quoi qu’il en soit, le bain dont nous venons de donner la composition, est placé dans une marmite, sur un fourneau chauffé par le charbon ou par le gaz. Pour obtenir la dorure, on trempe pendant quelques secondes, les objets de cuivre ou de laiton, enfilés dans un crochet de cuivre, dans la liqueur bouillante. L’objet est doré en quelques secondes. Rien n’est plus curieux que de voir les pièces de cuivre plongées dans le liquide, et qui sortent du bain recouvertes aussitôt d’une couche d’or du plus bel éclat.

Fig. 221. — Fourneau et bain pour la dorure au trempé.

La figure 221 représente le fourneau pour la dorure au trempé, chauffé au moyen du gaz. C’est, comme on le voit, une caisse de tôle, percée, à sa partie supérieure, de trous destinés à recevoir les fonds des marmites qui contiennent les bains d’or. Dans l’intérieur de la caisse et sous le fond de chaque marmite, se trouve le foyer pour la combustion du gaz, lequel se distribue par une sorte de pomme d’arrosoir criblée de trous.

Les doreurs au trempé ont ordinairement trois bains, placés l’un près de l’autre sur un même fourneau. Le premier est un vieux bain, qui ne contient presque plus d’or, et ne