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Fig. 244. — Moteur électrique de M. Gaiffe (page 404).


ment limitée, ce qui oblige de faire usage, pour l’accroître, de leviers différemment disposés, qui absorbent la plus grande partie de la force vive développée par la machine. C’est à cette faible amplitude du mouvement initial qu’il faut attribuer la difficulté que tous les mécaniciens ont éprouvée, à trouver le point le plus convenable pour mettre en jeu la force des électro-aimants.

Le poids énorme qu’il faut donner aux machines, pour développer une grande quantité de magnétisme, empêcherait d’appliquer les moteurs électriques à la locomotion sur les voies ferrées et sur les navires. Un grand moteur électrique, construit par M. du Moncel, et décrit dans son ouvrage, pesait plus de 500 kilogrammes, et produisait à peine la force d’un homme. Le moteur électrique qui est établi dans les ateliers de Froment, est d’un poids qui excède 800 kilogrammes.

Le dernier et le plus grave inconvénient des moteurs électriques, c’est la dépense excessive qu’ils exigent. M. Froment a reconnu que sa machine électro-magnétique, dont la force est équivalente environ à un cheval-vapeur, nécessite une dépense de 20 fr. pour dix heures de travail, c’est-à-dire de 2 francs par heure et par force de cheval ; dépense très-élevée, si on la compare à celle de la machine à vapeur, qui n’est que d’environ 80 centimes, dans les mêmes conditions.

La commission du jury de l’Exposition de 1855, fit expérimenter, au Conservatoire des arts et métiers, les moteurs électriques de MM. Larmenjeat et Roux, dont nous avons donné la description. Or, il résulta des mesures dynamométriques qui furent prises par MM. Wheatstone et Ed. Becquerel, que ces deux moteurs n’avaient pas même la force d’un huitième d’homme, bien que 30 éléments de la pile de Bunsen fussent employés à les mettre en action.

M. Tresca, sous-directeur du Conservatoire des arts et métiers, fut chargé de faire fonctionner devant le jury de la même Exposition, quelques-uns des moteurs électriques ; ceux qui, ayant une dimension convenable, étaient capables de produire une certaine force, et auxquels on pouvait appliquer un frein dynamométrique. Le courant électrique, circulant dans les conducteurs de chaque machine, passait, en même temps, dans un voltamètre à sulfate de cuivre. On pouvait donc déterminer ainsi, d’une part, la quantité d’électricité produite, c’est-à-dire la consommation de la pile, d’autre part, grâce au frein dynamométrique, la force mécanique de l’appareil. On reconnut, à l’aide de ces moyens de mesure, que la machine de M. Larmenjeat était celle qui produi-