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jour n’a jamais valu grand’chose, une puissance sept fois plus forte ne doit pas être bien redoutable.

Dans l’exposition d’un de nos meilleurs constructeurs de physique, M. A. Gaiffe, dont les appareils électro-médicaux ont une réputation européenne, nous avons trouvé un petit électro-moteur construit sur les données de l’appareil dû à Gustave Froment.

La figure 244 (page 401) représente cet appareil. E, E′ sont les électro-aimants. Deux armatures, l, l, placées en face de ces bobines, sont attirées quand l’électricité circule dans les électro-aimants. Elles font partie d’un cadre métallique SCS qui peut se mouvoir dans le sens de l’axe de l’électro-aimant. Ce cadre métallique porte lui-même deux cliquets PR′, RP′, qui agissent l’un après l’autre et tangentiellement, sur la roue à rochet ; le cliquet supérieur agit lorsque le cadre se meut de droite à gauche, le cliquet inférieur agit dans le mouvement contraire ; mais tous deux, par leur disposition, font tourner la roue dans le même sens.

Le courant ne cesse de passer dans chacun des électro-aimants, que lorsque la lame de fer doux qui lui correspond, est arrivée au contact ; de cette façon toute la puissance de l’électro-aimant est utilisée. Quand l’électro-aimant E a cessé d’attirer l’armature, l’électricité, grâce à un commutateur placé au point S, et qui n’est pas visible sur la figure, passe dans l’électro-aimant E′, et celui-ci, attirant son armature, détermine un second mouvement de la roue dentée RR′. Ces mouvements, en se renouvelant et s’ajoutant, produisent la rotation complète de l’axe moteur D ; et par conséquent celui de la grande roue ou volant V, que l’on a placée sur un petit rail de chemin de fer en miniature, afin de montrer, par la progression sur les rails, l’action mécanique due à ce petit système.

Ce moteur électrique n’a nullement la prétention de résoudre le problème de l’emploi de l’électricité comme force motrice. C’est tout simplement un appareil de démonstration ou d’étude pour les cabinets de physique et les amateurs ; on chagrinerait beaucoup M. Gaiffe si l’on voulait prêter une autre signification à ce petit modèle.

On peut dire, en résumé, que l’Exposition universelle a donné, quant au moteur électrique, un enseignement précieux à enregistrer, bien qu’il soit négatif. Il nous a annoncé l’évanouissement de ce rêve, si longtemps caressé par une nuée d’inventeurs. En mettant cette conclusion en lumière, nous croyons rendre à une foule de chercheurs un véritable service.