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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/418

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par la chute constante d’un poids tombant toujours de la même hauteur.

Pour comprendre le mécanisme de cet instrument, il suffit de se représenter un petit poids de cuivre attaché à l’extrémité d’une mince tige métallique extrêmement flexible, placée horizontalement et pouvant venir se poser sur la partie supérieure du balancier de l’horloge, de manière à lui imprimer une légère impulsion, par l’effet de sa pesanteur. Un contre-poids de fer doux, susceptible d’être relevé en l’air par l’action d’un électro-aimant, peut, en se soulevant ainsi, relever la petite tige, et par conséquent le petit poids fixé à l’extrémité de cette tige. Lorsque, par l’effet de l’une de ses oscillations, le balancier vient se mettre en contact avec le poids de cuivre, le courant électrique, fourni par la pile, s’établit et traverse tout ce système ; le petit électro-aimant placé au-dessous du contre-poids de fer attire ce contre-poids qui représente son armature ; dès lors, le poids est déposé sur le pendule et lui imprime un mouvement d’impulsion ou d’oscillation. Mais le contact métallique étant interrompu, par suite du départ du pendule, l’électricité ne circule plus à l’intérieur de ce système, et l’électro-aimant devient inactif ; le contre-poids ou l’armature de l’électro-aimant reprend donc sa place et ramène le poids à sa hauteur première. La répétition de ces deux mouvements qui dépendent de l’établissement et de la rupture alternative du courant électrique, entretient d’une manière permanente l’état d’oscillation du balancier, et, comme le poids tombe toujours de la même hauteur, les impulsions reçues par le balancier sont toujours égales et ses oscillations isochrones.

La figure 248 représente le mécanisme de l’horloge électrique de Froment. AB est le balancier de l’horloge, B la lentille qui termine ce balancier, M l’électro-aimant, P le poids qui vient se placer sur le support O, pour déterminer l’oscillation du balancier ; CE, le ressort, qui, sous l’influence de l’électro-aimant, vient relever le poids P, à chaque seconde de temps.

Il est vraiment merveilleux de voir la petite horloge électrique de Froment, en outre de ses propres indications, faire marcher les trois aiguilles des heures, des minutes et des secondes sur deux autres cadrans, dont l’un est d’une dimension gigantesque (c’est un cadran de clocher de 2 mètres de diamètre). La marche de l’aiguille des secondes sur ces cadrans, est d’une régularité admirable, et cette régularité tient à la manière toute spéciale dont les aiguilles reçoivent l’action motrice de l’électricité. Froment, pour faire marcher l’aiguille, ne se sert point d’un ressort ou d’un poids. C’est l’armature de fer de l’électro-aimant qui, mise en mouvement par l’action électro-magnétique, vient agir sur une petite roue à rochet qui porte les aiguilles.

Après Froment, on peut citer, comme s’étant occupé de très-bonne heure, et avec succès, du genre d’appareils dont nous parlons, M. Vérité, horloger de Beauvais.

M. Vérité a, l’un des premiers, appliqué aux horloges électriques l’idée des poids tombant sur le balancier d’une hauteur constante. Voici, en peu de mots, en quoi consiste le mécanisme de l’instrument construit par l’horloger de Beauvais.

Le poids destiné à imprimer d’une manière continue, l’impulsion au balancier, a reçu la forme d’une petite cloche métallique, suspendue à un long fil d’argent, qui vient tomber, ou plutôt se poser sur le balancier. Quand cette petite cloche exécute ce mouvement, aussitôt le courant électrique s’établit, et un électro-aimant, devenu actif par l’action du courant, abaisse une pièce mobile sur laquelle la cloche était suspendue ; ce qui permet à cette dernière d’imprimer une impulsion au pendule. Le contact ayant cessé par le départ du pendule, le courant électrique ne passe plus ; mais il est rétabli bientôt,