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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/423

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les sonnettes des appartements et maisons, au moyen de l’électricité. Cette application de l’électricité, qui a commencé à être en usage en Amérique, est aujourd’hui très-répandue en France et en Angleterre.

Tout le monde connaît les inconvénients des sonnettes domestiques, qui sont mises en jeu par des fils de fer, pourvus, en certains points, de leviers coudés, pour suivre les sinuosités des appartements ou des étages, et qui passent à travers les murs et les planchers. Ces inconvénients sont nombreux. Les fils de fer se rouillent dans les lieux humides, et ils se cassent. S’allongeant l’été, ils se raccourcissent l’hiver, par les variations de température, et se brisent assez fréquemment par cette cause. Ils obligent à percer des trous assez volumineux, et qui sont désagréables à l’œil : les leviers de réflexion sont apparents et d’un effet qui n’est pas non plus agréable. Enfin, on ne peut établir des fils au delà de certaines limites de distance ou de sinuosités dans le parcours.

Les sonnettes électriques sont exemptes de tous ces inconvénients. Il n’est pas besoin de leviers coudés pour faire suivre aux fils toutes les inflexions des bâtiments. Très-minces, ces fils peuvent être facilement dissimulés, et on les recouvre, pour isoler le fluide qui les parcourt, d’une soie qui est de la couleur des pièces à traverser. Enfin, on peut les faire passer d’un étage à l’autre, d’un appartement à l’autre, au moyen d’un trou presque imperceptible. Ajoutons que ces sonnettes fonctionnent à travers toutes les distances, et nous aurons énuméré leurs avantages principaux.

Rien de plus simple que le mécanisme des sonnettes électriques. Dans la notice sur le Télégraphe électrique, nous avons parlé de la sonnerie à trembleur, ou trembleur de Neef[1]. Les sonneries électriques ne sont qu’une application de cet instrument.

Rappelons les dispositions et le jeu de la sonnerie électrique à trembleur (fig. 249).

Fig. 249. — Sonnerie à trembleur électrique.

Le marteau m vient frapper le timbre T. lorsque le courant électrique, entrant par le bouton C, et suivant la tige CD, vient animer l’électro-aimant en fer à cheval, EE, lequel attire l’armature A, et par conséquent, fait frapper le marteau contre le timbre. Mais quand le marteau a frappé le timbre, le contact R qui permettait la circulation du courant n’existe plus, le courant cesse de se reproduire, et par conséquent, le marteau m, n’étant plus attiré par l’électro-aimant, retombe par son poids et vient s’appliquer sur le contact R. Ce contact rétablit aussitôt le passage au courant ; le marteau m est de nouveau lancé contre le timbre, et ces attractions répétées produisent le tremblement du levier Am, ainsi que les chocs répétés qui en résultent contre le timbre de la sonnerie.

L’appareil de tintement employé dans les sonnettes électriques d’appartement, n’est autre chose que le trembleur de Neef. Il est contenu dans une boîte de bois carrée, qui ne laisse apparaître au dehors que le timbre et le marteau. Deux fils de cuivre partent de chaque extrémité de l’appareil, et aboutissent aux deux pôles d’une pile voltaïque établie dans

  1. Page 162 de ce volume.