Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 2.djvu/433

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 258. — Le premier aérostat à gaz hydrogène, lancé au Champ-de-Mars, à Paris, par Charles et Robert, le 27 août 1783 (page 431).


public et des savants était trop vivement excitée pour que l’on s’accommodât des lenteurs habituelles des commissions académiques. Il fallait à tout prix répéter l’expérience sous les yeux des habitants de la capitale.

Faujas de Saint-Fond, professeur au Jardin des plantes, ouvrit une souscription pour subvenir aux frais de l’entreprise. Dix mille francs furent recueillis en quelques jours. Les frères Robert, habiles constructeurs d’instruments de physique, furent chargés d’édifier la machine ; le professeur Charles, jeune alors et tout brûlant de zèle, se chargea de diriger le travail.

Cette entreprise offrait, pourtant, beaucoup de difficultés, on le comprendra sans peine. Le procès-verbal de l’expérience de Montgolfier, les lettres d’Annonay qui en avaient raconté les détails, ne donnaient aucune indication sur les gaz dont s’étaient servis les inventeurs : on se bornait à dire que la machine avait été remplie avec un gaz moitié moins pesant que l’air ordinaire. Charles ne perdit pas son temps à chercher quel était le gaz dont Montgolfier avait fait usage. Il comprit que, puisque l’expérience avait réussi avec un gaz qui n’avait que la moitié du poids spécifique de