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Fig. 308. — Mort de madame Blanchard, le 16 juillet 1819, dans la rue de Provence, à Paris.


a le plus vivement impressionné le public, est, sans contredit, la mort de madame Blanchard.

Madame Blanchard était la veuve de l’aéronaute de ce nom. Après avoir amassé une fortune considérable dans le cours de ses innombrables ascensions, Blanchard avait tout perdu, et était mort dans la misère. Cet homme, qui avait recueilli des millions, disait à sa femme, peu de temps avant sa mort :

« Tu n’auras après moi, ma chère amie, d’autre ressource que de te noyer ou de te pendre. » Mais sa veuve fut mieux avisée ; elle rétablit sa fortune en embrassant la carrière de son mari. Elle fit un très-grand nombre de voyages aériens, et finit par acquérir une telle habitude de ces périlleux exercices, qu’il lui arrivait souvent de s’endormir pendant la nuit dans son étroite nacelle, et d’attendre ainsi le lever du jour, pour opérer sa descente. Dans l’ascension qu’elle fît à Turin, en 1812, elle eut à subir un froid si excessif, que les glaçons s’attachaient à ses mains et à son visage.