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la lentille O, ensuite le cliché placé en D, qu’elle éclaire avec puissance. L’objectif B de la chambre obscure, qui se trouve sur le passage des rayons lumineux venant de traverser le cliché D, forme une image amplifiée de ce cliché, qui vient se peindre sur l’écran A.

Si l’on reçoit sur une plaque de verre collodionnée, l’image qui vient se peindre sur l’écran A, on obtiendra un cliché négatif sur verre, qu’il n’y aura plus qu’à fixer par les moyens ordinaires et qui servira ensuite à tirer des épreuves positives sur papier.

L’appareil que nous venons de décrire est connu sous le nom d’Appareil de Woodward, du nom de l’inventeur américain à qui l’on doit cette application à la photographie, du mécanisme physique du mégascope ou de la lanterne magique. Mais l’appareil de Woodward présente, selon M. Monckhoven, quelques inconvénients. La forme des lentilles dont on se sert, influe sur la netteté de l’image. Cette dernière est, en effet, trouble sur les bords, par suite du phénomène d’optique connu sous le nom d’aberration de sphéricité. De plus, la lumière s’étalant sur une grande surface, il passe une certaine quantité de lumière diffuse qui ternit les blancs de l’image, en y décomposant légèrement le sel d’argent. Enfin, la lumière étant inégalement répartie sur le cliché, ce dernier est inégalement chauffé dans ses différentes parties ; il en résulte le fendillement de la couche de collodion, et quelquefois la rupture du cliché de verre[1].

M. Monckhoven a légèrement modifié cet appareil en y adaptant une seconde lentille destinée à corriger l’aberration de sphéricité. La figure 78 montre la disposition adoptée par M. Monckhoven, ainsi que le mode de suspension du cliché, qui permet d’éviter un échauffement inégal de ce cliché par les rayons solaires et le danger de sa rupture.

Fig. 78. — Appareil d’agrandissement des épreuves photographiques de M. Monckhoven.

Un miroir plan semblable à celui qui est représenté par la figure 76 (page 120) est fixé dans le volet d’une chambre tenue dans l’obscurité. Une manivelle et sa tige font mouvoir ce miroir de manière à lui donner la position convenable pour que le faisceau lumineux se réfléchisse horizontalement à l’intérieur de l’appareil. La lentille destinée à concentrer les rayons solaires est placée dans l’ouverture pratiquée au volet de la fenêtre.

La lentille AA (fig. 78) est donc le condensateur de lumière. À cette première lentille M. Monckhoven en ajoute une seconde, BB, très-mince et de la forme d’un verre de montre, qui a pour but de remédier complètement à l’aberration de sphéricité de la première lentille. Le cliché est placé dans le châssis EF ; l’objectif destiné à produire l’amplification du cliché se trouve dans le

  1. Monckhoven, Traité général de photographie, 5e édition, p. 356.