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Fig. 7. — Un inventeur inconnu (page 19).


dis que les autres se dissolvaient. On obtenait ainsi un dessin, dans lequel les clairs correspondaient aux clairs, et les ombres aux ombres ; les clairs étaient formés par l’enduit blanchâtre de bitume, les ombres par les parties polies et dénudées du métal ; les demi-teintes, par les portions du vernis sur lesquelles le dissolvant avait partiellement agi. Comme ces dessins métalliques n’avaient qu’une médiocre vigueur, Niépce essaya de les renforcer en exposant la plaque à l’évaporation spontanée de l’iode, ou aux vapeurs émanées du sulfure de potasse, afin de produire un fond noir sur lequel les traits se détacheraient avec plus de fermeté ; mais il ne réussit nullement à obtenir ce dernier résultat.

L’inconvénient capital de ce moyen, c’était le temps considérable qu’exigeait l’impression lumineuse. Le bitume de Judée est une substance qui ne se modifie par l’action de la lumière qu’avec une lenteur excessive ; il ne fallait pas moins de dix heures pour produire un dessin. Pendant cet intervalle, le soleil, qui n’attendait pas le bon plaisir de cette substance paresseuse, déplaçait les lumières et les ombres, avant que l’image fût