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tient 40 de charbon pour 100 de bois calciné.

Ce procédé perfectionné, employé dans beaucoup de pays, pour la préparation du charbon, présente quelques inconvénients, qui l’ont fait rejeter de la pratique dans nos poudreries. Si la chaleur est trop forte ou brusque sur un point, le bois entre comme en fusion, et se transforme en une masse boursouflée semblable au coke qu’on retire des cornues à gaz de l’éclairage. En outre, les opérations les mieux conduites ne produisent que du charbon roux, qui est beaucoup trop combustible pour entrer dans la composition de la poudre. Les charbons obtenus avec l’appareil figuré plus haut, détérioraient si rapidement les armes à feu, que le conseil supérieur de l’artillerie, craignant pour la conservation de son matériel, avait décidé qu’on en reviendrait à l’ancien procédé, c’est-à-dire à la carbonisation en meules.

M. Violette, commissaire des poudres et salpêtres, fit adopter en 1848, pour la fabrication des charbons destinés aux poudres, un appareil dans lequel la carbonisation du bois est produite par la vapeur d’eau surchauffée. L’idée première de ce procédé appartient à MM. Thomas et Laurens. M. Castillon l’avait mis en pratique dans les poudreries de Belgique mais sans en obtenir des résultats satisfaisants.

Fig. 150. — Appareil de M. Violette pour la carbonisation par la vapeur d’eau.

Dans l’appareil de M. Violette (fig. 150), le bois est placé dans un cylindre, D, renfermé lui-même dans un autre cylindre E, afin de répartir plus uniformément la chaleur dans la masse à carboniser. Le jet de vapeur arrive d’une chaudière avec la pression de deux atmosphères. Réglée par un robinet R, la vapeur venant de la chaudière passe au moyen d’un tube A, dans un serpentin de fer B, où elle s’échauffe à une température d’environ 300 degrés, par l’action du foyer G, Puis elle pénètre dans le cylindre par le tube C, échauffe le bois contenu dans les cylindres, et sort finalement par le tube F, entraînant avec elle les produits de la distillation du bois.

L’intensité de la fumée qui s’exhale par