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Fig. 171. — Emploi de la nitro-glycérine pour l’exploitation des carrières et des mines.


de nitro-glycérine. Le feu étant mis à la mèche, il y eut une explosion formidable, accompagnée d’un bruit sourd : la roche était comme pulvérisée, un quart de la masse avait été emporté. On put enlever un volume total de 100 mètres cubes de pierres, qu’on aurait payés aux ouvriers à raison de 1  fr. 50  c. le mètre cube. Or, les frais de l’expérience n’étant que de 94 francs, l’économie était, dans ce cas, de 56 francs. Si l’on avait employé de la poudre, les frais auraient été d’environ 125 francs pour obtenir le même résultat.

Une autre expérience fut faite avec un bloc de fonte de 1 mètre de longueur, 0m,58 de largeur et 0m,27 d’épaisseur, pesant 1 000 kilogrammes, dans lequel on avait percé un trou de 20 centimètres de profondeur et de 15 millimètres de diamètre. Ce trou fut rempli de nitro-glycérine sur une hauteur de 11 centimètres et fermé par un bouchon en fer taraudé, renfermant dans son axe une canule, qui servit à recevoir d’un côté la poudre, de l’autre la fusée. L’effet fut complet ; le bloc éclata en quatre grands et en dix ou douze petits morceaux, et le chariot sur lequel il reposait fut brisé.

Ces expériences ne laissent pas de doute sur l’efficacité de la nitro-glycérine comme agent de sautage, et l’on doit remercier M. Nobel d’en avoir vulgarisé l’emploi.

Nous disons vulgarisé, car M. Nobel n’a pas été le premier à signaler les propriétés déflagrantes encore peu connues, de ce liquide. En 1847 un jeune chimiste italien attaché au laboratoire de M. Pelouze, M. Ascanio Sobrero, en traitant la glycérine par un mélange d’acide nitrique et d’acide sulfurique, comme s’il s’agissait de préparer du fulmi-coton, avait