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Fig. 229. — Affût à vis d’une pièce de l’artillerie italienne du xvie siècle.


meilleur de tous les systèmes de pointage, en ce qu’elle donne facilement, et sans communiquer de secousses à la pièce, toutes les positions intermédiaires possibles entre son plus grand abaissement et sa plus grande élévation. Cependant la vis de pointage ne devait être décidément adoptée par l’artillerie que deux siècles plus tard.

Cette pièce, comme certaines autres de l’artillerie de Charles-le-Téméraire, a un fût et une flèche reliés par une charnière, système qui, jusqu’à un certain point, peut remplacer les tourillons. À la partie latérale droite de la flèche, F, est suspendue la mèche, f, destinée à mettre le feu à l’amorce. Ainsi, le fer rouge, avec son attirail de réchauds et de soufflet, est décidément abandonné comme moyen de mettre le feu aux canons.

Fig. 230. — Affût à crémaillère (artillerie italienne du xvie siècle).

Le pointage dans le troisième exemple (fig. 230), est donné par un coin prismatique, dont la base est un parallélogramme à angles aigus, lequel peut entrer plus ou moins avant dans une crémaillère taillée aux dépens des deux faces de la flèche et du fût qui se regardent. Ce système est inférieur de beaucoup au précédent, parce qu’il ne donne que quelques positions peu nombreuses, et trop limitées pour qu’il ne soit pas souvent nécessaire d’y suppléer en élevant ou en abaissant la crosse.

Franchissons tous les systèmes intermédiaires d’affûts, peu importants d’ailleurs, qui se produisirent pendant cinquante ans, pour arriver aux affûts français, aux affûts à flasques de l’artillerie de Henri II.

Le flasque, que représente la figure 231, portait à son extrémité deux échancrures a, b destinées à supporter les tourillons de la pièce. Un entre-toises, cd, reliait les deux flasques, et assurait leur parallélisme.