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Fig. 236. — Canon allemand du xvie siècle, se chargeant par la culasse.

Les jantes des roues de ce canon sont renforcées, d’espace en espace, par des armatures de fer. Ces précautions semblent exagérées ; cependant elles ne sont rien en comparaison des ferrures énormes dont les Allemands couvraient les jantes des roues de leurs canons de 94.

Fig. 237. — Le pointage des artilleurs allemands.

La figure 237, tirée, comme la précédente, du manuscrit de Senfftenberg, artilleur allemand de l’époque de la Renaissance, fait voir un homme pointant sa pièce à l’aide de deux guidons situés l’un sur le bourrelet, et l’autre sur la culasse.

Senfftenberg, commandant de l’artillerie à Dantzick, écrivait vers 1580.

Les canons allemands de ce temps ne portaient pas de ligne de mire ; l’officier pointeur devait construire cette ligne sur le terrain même. Voici quel était le procédé. Deux fronteaux de bois, épais de plusieurs pouces, échancrés à leur partie inférieure, en arcs de cercle, étaient posés verticalement sur le cercle de la culasse et celui de l’extrémité du canon, nommé bourrelet. Chaque fronteau portait un fil à plomb, et était percé d’un trou. Le fil à plomb devait passer devant l’ouverture, et donnait ainsi une ligne verticale allant couper l’axe imaginaire de l’âme du canon. Quelles que fussent les épaisseurs du bourrelet et de la culasse, les fronteaux étaient construits de telle sorte que les ouvertures étaient à égale distance de l’axe, c’est-à-dire que l’axe et la ligne passant par les deux ouvertures des fronteaux étaient parfaitement parallèles. On obtenait donc ainsi une ligne de mire parfaite.