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La boîte à balles s’ouvre quand elle est lancée par la poudre et, arrivée à la bouche de la pièce, laisse voler les quarante et une balles de fer qu’elle contient, jusqu’à la distance de 600 mètres.

Le shrapnel a, extérieurement, la forme d’un obus ordinaire, il contient quatre-vingt-cinq petites balles de plomb, et soixante grammes de poudre, laquelle occupe la partie postérieure de la chambre. Il doit éclater en l’air, à peu de distance de la ligne que l’on veut frapper ; les fragments de l’obus volent en avant et sur les côtés, et les balles s’éparpillent suivant un cône à base antérieure, avec une vitesse telle qu’elles peuvent porter jusqu’à 274 mètres au delà du point où l’obus éclate. Dans la figure 309 qui représente le projectile du canon français, on a supposé que la charge de l’obus est le shrapnel contenant 85 balles de plomb.

Fig. 312. — Rayure du canon français de 1859.

À l’époque de la campagne d’Italie, nos canons n’avaient que trois rayures, comme le représente la figure 312. Les obus portaient six ailettes (deux pour chaque rayure) dont la ligne d’implantation faisait le même angle avec la génératrice du projectile que la rayure de la pièce avec la génératrice de l’âme. On avait adopté pour les rayures le principe du commandant Didion ; mais elles étaient si peu profondes que le flanc du chargement n’avait qu’une faible hauteur et que le flanc directeur avait disparu.

Plus tard, on creusa six rayures, et les obus portèrent douze ailettes disposées deux à deux. Le fond de la rayure reprit ainsi sa symétrie ; mais la forme de l’ailette fut modifiée en compensation.

Fig. 313. — Position du boulet dans la rayure du canon français.

La figure 313 montre la coupe de l’une des six rayures et de l’ailette correspondante dans la position du chargement.

Fig. 314. — Position du boulet à la sortie du canon français.

La figure 314 représente la rayure et le projectile au moment de la sortie de la bouche. Le tenon de zinc a été écrasé par le flanc directeur, et un angle curviligne s’est formé sur sa partie plate.

La rayure est progressive ; c’est-à-dire que partant du tonnerre, dans la direction de l’axe de la pièce, elle s’infléchit de plus en plus jusqu’à la bouche. Cette disposition répartit l’effort sur toute la longueur de la pièce.

Les qualités qui caractérisent le système français sont la simplicité, la légèreté et l’économie.

Ce dernier avantage sera suffisamment démontré par ce fait, que lorsqu’on s’occupa de transformer les anciennes pièces de 4 et de 12 dans le nouveau système, c’est-à-dire quand on raya ces anciennes pièces, le prix