Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/528

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur sa tête. Le colonel Piobert et le major Decker, calculant sur des relevés authentiques des hommes mis hors de combat, et sur le nombre des cartouches fournies par les arsenaux et brûlées durant les guerres de la République et du premier Empire, ont trouvé qu’il avait fallu dix mille coups de fusil pour tuer un homme. Ainsi la proportion des hommes tués sous le premier Empire était plus faible encore qu’au temps de Vauban. Ces conditions, nous n’avons pas besoin de le dire, sont étrangement changées aujourd’hui : il y a un abîme entre l’énergie des effets des deux armes que nous considérons. La précision acquise désormais au tir des armes portatives, la prodigieuse rapidité avec laquelle leurs coups se succèdent, la distance considérable à laquelle les engagements peuvent commencer, tout cela est appelé à bouleverser, à révolutionner l’ancienne tactique, à introduire les modifications les plus profondes dans les manœuvres et la stratégie.

Voilà ce qu’il faut se dire, au lieu de s’endormir dans une confiance béate, en répétant l’axiome consolant, mais faux, que la guerre sera supprimée par les progrès des engins meurtriers de l’artillerie moderne.

fin des armes à feu portatives.