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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/56

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que l’on communique au métal, par la lampe à alcool. Cette température doit être de 50 à 60 degrés. Ce n’est, d’ailleurs, qu’au moment où le thermomètre indique cette température, qu’on introduit dans la boîte la plaque daguerrienne. La surface sensible se trouve exposée aux vapeurs mercurielles, sous un angle de 45 degrés.

Fig. 17. — Boîte à mercure.

On laisse réagir les vapeurs de mercure pendant deux minutes. On peut suivre les progrès de l’opération, grâce à un carreau de vitre, de couleur jaune, C, qui se trouve sur un côté de la boîte, et qui permet de regarder à l’intérieur, à l’aide d’une bougie approchée du carreau D. L’image se développe peu à peu, sous les yeux de l’opérateur. Si le temps de l’exposition aux vapeurs du mercure est insuffisant, les blancs de l’image apparaissent en bleu, ils s’effacent, au contraire, si l’exposition aux vapeurs de mercure a été trop longue.

La manière dont l’image se développe, permet aussi à l’opérateur de reconnaître si la durée de l’exposition à la lumière a été convenable. Si l’exposition dans la chambre obscure a été trop courte, l’image est noire ; si elle a été trop longue, elle est blafarde et ses contours sont effacés : on dit alors que l’épreuve est solarisée, ou brûlée.

Quand l’image a atteint la perfection désirée, on la retire de la boîte à mercure pour la fixer.

Fixage. — Au sortir de la boîte à mercure, l’image pourrait se conserver pendant quelques heures, à une faible lumière ; mais comme elle demeure imprégnée, dans sa masse, d’iodure d’argent, ce composé finirait par noircir par l’action de la lumière. Il faut donc la débarrasser de cet iodure d’argent. On y parvient à l’aide d’une dissolution d’hyposulfite de soude, contenant un gramme de ce sel, pour dix grammes d’eau. La dissolution d’hyposulfite de soude est placée dans une cuvette de porcelaine, dans laquelle on introduit la plaque. Cinq minutes suffisent pour dissoudre l’iodure d’argent, quand on a la précaution d’agiter la plaque au sein du liquide.

On termine en lavant la plaque sous un courant d’eau, ou en la jetant dans une cuvette pleine d’eau.

Avivage. — L’image est alors fixée ; mais elle est grise, et de plus, elle s’effacerait au moindre frottement. C’est pour cela qu’on procède à l’avivage, c’est-à-dire à la dorure de toute sa surface, au moyen d’un composé d’or. Le composé d’or employé par les photographes est un hyposulfite d’or et de soude, connu sous le nom de sel d’or, ou sel de Fordos et Gélis. On le trouve tout préparé chez les marchands de produits chimiques. On dissout un gramme de ce sel dans un kilogramme d’eau.

Voici comment on opère pour dorer la plaque au moyen de cette dissolution. La plaque bien lavée à l’eau claire, et encore humide, est placée sur le pied à chlorurer (fig. 18). C’est un support métallique, sur lequel on dépose la plaque. On arrose cette plaque avec la dissolution du sel d’or, et l’on chauffe par-dessous, au moyen d’une lampe à alcool, la plaque, couverte de cette dissolution. On voit alors, sous l’influence de la chaleur, de petites bulles de gaz se dégager de toute la masse du liquide. Le sel d’or se