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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/55

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La durée de l’exposition aux vapeurs d’iode est d’environ une demi-minute. La nuance que doit prendre la plaque est celle du jaune d’or. La durée de cette exposition dépend, d’ailleurs, de la température de l’atelier.

Fig. 16. — Boîte jumelle à ioder et à bromer.

On fait ensuite glisser la plaque dans la rainure horizontale, pour l’amener sur la cuvette à bromure de chaux, que l’on découvre à son tour, en tirant la lame de verre C. L’exposition aux vapeurs de brôme doit être très-courte. Elle ne doit pas dépasser 10 secondes en moyenne. La couleur de la plaque doit alors tourner au violet.

On termine en passant la plaque une seconde fois, sur l’iode, et l’y laissant le tiers du temps qu’on a employé pour la première exposition. Après ce second iodage, la plaque a pris une teinte bleu d’acier.

Nous n’avons pas besoin de dire que toutes ces opérations doivent être faites dans un lieu obscur. Pour examiner et manier la plaque, il faut se servir d’une bougie entourée de verres jaunes, car telle est la sensibilité de la couche photogénique, que la faible lumière d’une bougie pourrait l’impressionner.

Exposition dans la chambre obscure. — La plaque ainsi sensibilisée, pourrait se conserver plusieurs heures sans altération, avant d’être introduite dans la chambre obscure. Cependant on fait d’ordinaire ces opérations successives dans un court intervalle.

La plaque sensibilisée étant placée sur un châssis fermé par un couvercle mobile, on introduit ce châssis dans la chambre obscure. Quand on veut opérer, on commence par faire arriver l’image du modèle sur une plaque de verre dépoli. Quand l’image paraît bien à point, on remplace le verre dépoli par le châssis contenant la plaque sensible. À cet effet, on tire une planchette verticale qui couvre la plaque, et l’on reçoit sur sa surface sensible l’image du modèle.

La durée de l’exposition de la plaque daguerrienne dans la chambre noire, ne peut être fixée que par l’expérience de chaque opérateur. Elle varie suivant la température de l’atelier et l’intensité de la lumière. Il suffit habituellement, d’une demi-minute d’exposition pour le portrait, et de trois minutes pour une vue extérieure, un monument, etc.

Développement de l’image. — Quand la plaque daguerrienne sort de la chambre obscure, elle ne présente aucune modification visible ; c’est aux vapeurs de mercure qu’appartient la mystérieuse puissance de faire paraître, c’est-à-dire de développer l’image.

La boîte à mercure (fig. 17), est une petite caisse de noyer, portant à l’intérieur une rainure inclinée à 45 degrés, dans laquelle on engage le châssis porteur de la plaque qui a été impressionnée dans la chambre obscure. Au-dessous de la plaque et vers le milieu de la boîte, se trouve une cuvette en fer contenant du mercure. Une lampe à alcool placée à l’extérieur et au-dessous de la cuvette de mercure (c’est-à-dire à la place indiquée par la lettre A), permet de chauffer ce métal, et de le réduire en vapeurs, qui doivent venir se condenser sur la plaque. Un thermomètre à mercure B, dont la tige est coudée, de telle sorte que sa boule plonge dans le mercure chauffé, et que la tige soit apparente à l’extérieur, permet de surveiller la température