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lançant des boulets du poids de 136 kilogrammes et pouvant tirer en chasse, en retraite, ou sur le côté.

Le pont de la batterie est doublé d’une tôle de fer de 0m,012 d’épaisseur, et le spardeck d’une tôle d’acier doux de 0m,012. Le navire sera pourvu de fourneaux pour rougir les boulets et remplir les obus de fonte liquide. Le navire sera gréé complétement à trois mâts ; son équipage sera de 700 hommes.

Le Wilhelm Ier ne sera lancé qu’en 1869. Tout armé, il coûtera environ 10 millions de francs.

La marine militaire de la Prusse compte actuellement 5 navires cuirassés, dont voici les noms et la force :

  Canons. Chevaux. Jauge.  
Wilhelm Ier 
23 1 150 5 938 tonn.
Frederick-Charles 
16 950 3 800
Kron-Prinz 
16 800 3 404
Arminius 
4 300 1 230
Prinz Adalbert 
3 300 779
  62 3 500 15 151

Le Frederick-Charles a été construit, en France, par la Compagnie des forges et chantiers de la Méditerranée. Il a donné de très-bons résultats ; il sera intéressant de rapprocher de ces mêmes résultats ceux qu’offrira le Wilhelm Ier lorsque ce dernier navire pourra prendre la mer.

La Hollande possède quelques navires cuirassés. Le plus important est celui qui a été mis à l’eau le 20 mars 1867, le De-Buffel construit dans les chantiers de M. R. Napier, de Glasgow.

Ce navire de guerre est d’environ 1 483 tonneaux. Il a 62m,47 de longueur. Les murailles sont composées de plaques de fer de 0m,142, d’un matelas de bois de teak de 0m,254, et d’une coque intérieure de 0m,025. La cuirasse s’étend de l’avant à l’arrière du bâtiment, sur une hauteur de 1m,52 dont 0m,91 au-dessous, et 0m,61 au-dessus de la ligne de flottaison, protégeant ainsi les parties les plus vulnérables du navire. La muraille de la batterie, autour de la base de la tourelle, qui est du système Coles, est composée de 0m,203 de fer, de 0m,304 de teak et d’une coque intérieure de 0m,025. La cuirasse de la tourelle est semblable à celle des murailles.

Le De-Buffel sera armé de deux canons Armstrong du calibre de 136 kilogrammes et du poids de 12 800 kilogrammes, placés dans la tourelle, et de quatre plus petites pièces dans la batterie. La ligne de tir des canons embrassera tout l’horizon, à l’exception de quelques degrés de chaque côté de l’axe de la quille à l’arrière, la cheminée empêchant le pointage dans cette direction. La tourelle peut être manœuvrée à la vapeur avec un seul homme.

On a disposé les logements des officiers et de l’équipage dans la batterie.

Les machines, construites dans les ateliers de MM. Napier, sont de la force collective de 400 chevaux nominaux ; elles sont pourvues de condenseurs à surfaces, de surchauffeurs, etc., et font mouvoir deux hélices indépendantes. On compte sur une vitesse de 13 nœuds et demi.

MM. Napier ont également mis à l’eau, au mois d’août 1868, pour le gouvernement hollandais, un autre navire cuirassé : c’est le monitor Le-Tijger.

Un autre navire cuirassé et à éperon le Scorpion, de dimensions presque identiques à celles du De-Buffel, a été construit pour la Hollande, par la Compagnie des forges et chantiers de la Méditerranée. Ce navire livré, à la Seyne, près Toulon, au gouvernement hollandais, en septembre 1868, a réalisé une vitesse moyenne de 13 nœuds.

Le Danemark compte 5 navires cuirassés, dont voici le tableau :