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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/600

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Fig. 414. — Sonde de Palissy.

Pour bien juger de la nature des échantillons que la sonde rapporte, et qui sont toujours un peu altérés, il est bon de faire une première opération tout auprès d’une tranchée, afin d’obtenir des termes précis de comparaison.


CHAPITRE III

exécution pratique du drainage. — profondeur, écartement, direction des drains. — exemples de drainage.

Après ces considérations générales, nous passons à la description des opérations pratiques du drainage. Beaucoup de questions différentes se rattachent à cette pratique ; nous serons obligés de les examiner chacune avec attention.

Profondeur à laquelle il faut placer les tuyaux de drainage. — Nous commencerons par rechercher à quelle profondeur les drains doivent être placés, pour produire les meilleurs effets possibles. Cette question est une des plus importantes de toutes celles qu’il s’agit de résoudre dans le problème du drainage. Les sociétés anglaises d’agriculture ont longtemps retenti des vives discussions qui s’élevèrent entre les partisans du drainage profond et leurs adversaires. En effet, deux systèmes se trouvaient en présence : l’un, représenté par M. Smith, de Deanston, consistait à placer les drains à une profondeur de 0m,75 au plus ; l’autre, qui avait pour défenseur M. Parkes, déclarait que les drains devaient s’enfoncer au moins à 1m,21 dans le sous-sol. Hors des drains profonds d’une part, hors des drains superficiels d’autre part, il n’y avait point de salut ! L’expérience fit bientôt voir que le salut n’était ni dans l’une ni dans l’autre des deux écoles exclusivement. En effet, la profondeur des drains varie en raison de la nature du sol et de la pente du terrain. L’étude attentive des tranchées d’essai, qu’on a dû pratiquer sur le sol à drainer, détermine définitivement la profondeur qu’il convient d’adopter. Cette profondeur pourra varier suivant des cas particuliers. Selon M. Leclerc, elle oscillera entre 1m,21 et 1m,46 dans les terrains sablonneux de diverses espèces ; de 1m,26 à 1m,56 dans les terrains argileux plus ou moins consistants ; dans les terrains tourbeux et spongieux elle atteindra 1m,71[1]. Au reste, dans le drainage des tourbières peu profondes, il importe de pousser les canaux jusqu’au terrain solide, car la tourbe est une mauvaise fondation pour les tuyaux de drainage. De plus, il faudra toujours placer les drains plus profondément qu’on ne veut les établir

  1. Traité de drainage, ou Essai théorique et pratique sur l’assainissement des terres humides. Paris, 1856, in-18.