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dait, put la retirer et la faire connaître. Nous emprunterons à ce savant agronome la description de la machine dite à 40 francs qu’il a légèrement modifiée.

« Qu’on imagine, dit M. Barral, une simple caisse en bois divisée en deux compartiments. Dans le compartiment d’arrière s’élève un montant vertical traversé par deux barres boulonnées à une extrémité et serrées à l’autre extrémité par des écrous. La caisse est ainsi fixée sur le bâti qui doit la supporter. Nous plaçons simplement ce bâti par terre et nous attachons par une corde le montant d’arrière à un arbre, à un pieu, à un pilier. Le compartiment d’avant est le réservoir à glaise, présentant sur la face antérieure un orifice dans lequel on assujettit la filière voulue avec un simple boulon, à un piston de bois dont la tige est articulée avec un levier dont l’extrémité tourne autour d’un axe fixé en haut du montant d’arrière et doit exercer la pression nécessaire. Lorsque la caisse est pleine d’argile, on enfonce le piston en appuyant à l’autre extrémité du levier, et les tuyaux sortent moulés sur une table garnie de rouleaux. On relève le piston, on le fait sortir de la boîte, on tasse de nouveau l’argile, on replace le piston à l’orifice de la boîte, on appuie de nouveau sur le levier, et ainsi de suite. Lorsque la file de tuyaux est arrivée au bout de la table, on abat un châssis qui tient tendus des fils de laiton, et on la coupe en bouts de la longueur usuelle[1]. »

Cette machine, dont une expérience de quelque durée pourra seule établir l’utilité, est peut-être destinée à former le véritable outil du petit draineur.

Séchage des tuyaux. — Le séchage des tuyaux, se fait généralement sous des hangars couverts. On dispose les tuyaux à plat, les uns à côté des autres, sur des étagères, s’ils ne sont pas d’un trop grand diamètre. Mais s’ils atteignent par exemple le diamètre de 8 centimètres, il vaut mieux les sécher debout, de crainte des déformations.

Fig. 515. — Coupe en travers d’un séchoir à tuyaux.

Les figures 515 et 516 représentent un séchoir établi d’après le système de M. Mangon. La charpente se compose de planches réunies par des voliges recouvertes de papier goudronné. Un hangar ainsi construit ne revient pas à plus de 4 à 5 francs le mètre carré, et dure une douzaine d’années.

Les étagères sont disposées sous ce hangar, de manière à laisser entre elles un passage suffisant pour le transport des tuyaux. Au milieu se trouve ménagée une large travée, dans laquelle on fabrique les tuyaux. On fait avancer la machine au fur et à mesure du remplissage des étagères, pour que le transport des tuyaux fraîchement moulés, soit le moindre possible.

Les étagères qui sont placées sous ce hangar pour recevoir les tuyaux sont représentées à part (fig. 517, 518). Les pièces verticales qui supportent les traverses horizontales sont enfoncées dans le sol de manière à donner au système une stabilité suffisante. On les

  1. Drainage des terres arables, t. I, p. 309.