Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/737

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 602. — Pêcheuses de moules.


avant d’être parvenues à maturité. Les bancs d’huîtres qui existaient autrefois dans ces parages, et que l’on avait cru pouvoir repeupler, ne se sont pas reconstitués, et la baie de Saint-Brieuc est aujourd’hui à peu près dépourvue d’huîtres.

Des essais du même genre ont été faits sur différentes plages de la Méditerranée ; mais ils n’ont pas été tous heureux. Les huîtres adultes, semées dans différents bassins à enceintes fermées, sur plusieurs côtes de la Méditeranée, telles que Villefranche, Saint-Tropez, Toulon, l’anse de Portmion, près de Cassis, les golfes de Marseille et de Fos, le port de Bouc, l’étang de Thau, n’ont pas prospéré. Dans la rade de Toulon, la reproduction des huîtres, qui avait commencé par fournir de brillants résultats, n’a pas tardé à décroître, sans cause connue. Dans le vaste étang de Thau, qui s’ouvre près de la plage de Cette, et forme, à l’intérieur des terres, un bassin naturel, qui semble favorable entre tous à la multiplication artificielle de ces coquillages, la reproduction des huîtres n’a jamais pu être obtenue régulièrement[1]. Seulement, il est bien établi que les huîtres, déposées et conservées dans ce vaste parc, s’y accroissent et s’y engraissent avec rapidité.

À côté des échecs de l’ostréiculture, plaçons ses victoires bien constatées. Les établissements créés par les soins de l’État, et sous la direction de M. Coste, dans le bassin d’Arcachon, ont produit d’admirables résultats qui en font espérer de plus considérables encore.

  1. L’insuccès de cette expérience dans l’étang de Thau a tenu simplement, selon nous, au défaut de surveillance. M. Paul Gervais, alors professeur à la Faculté des sciences de Montpellier, qui fut chargé de présider à l’ensemencement de l’étang de Thau, a vainement réclamé, pendant plusieurs années, l’adjonction de quelques gardiens pour surveiller les bancs d’huîtres, que la rapine ou la malveillance détruisait au fur et à mesure de leur développement. Une ou deux barques montées par quelques préposés, et en croisière sur l’étang, auraient suffi pour empêcher ce regrettable résultat.