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bromures d’argent, à l’aide de l’azotate d’argent qui sera déposé à sa surface, comme nous le dirons bientôt.

Les iodures de potassium, d’ammonium et de cadmium, sont généralement préférés. On pourrait, au point de vue théorique, prendre des iodures et des bromures solubles quelconques ; mais les iodures de potassium, d’ammonium et de cadmium, offrent de nombreux avantages. Si l’on employait l’iodure de potassium seul, ce sel étant très-peu soluble dans l’alcool, le collodion en contiendrait peu, et de plus, on ne pourrait y ajouter de l’eau sans altérer le liquide. Quant à l’iodure d’ammonium, pris en grande quantité, il provoque la coloration en rouge et la décomposition du collodion. L’iodure de cadmium ne présente aucun de ces inconvénients, il donne seulement un collodion un peu moins fluide.

L’expérience indique que le meilleur collodion ioduré s’obtient en faisant un mélange de trois quarts d’iodures de potassium, d’ammonium et de cadmium, avec un quart de bromure de potassium. On ajoute ce dernier sel parce que le bromure d’argent qu’il fournit est mieux impressionné par certaines couleurs. On prend pour 100 centimètres cubes de collodion, 1gr,25 de ce mélange de sels composé comme il vient d’être dit.

Le collodion s’altère avec le temps : il rougit ou se décolore. La coloration en rouge est due à une certaine quantité d’iode mis en liberté par l’acide qui peut exister dans le coton-poudre employé, ou à certaines réactions qui se produisent entre ces corps ; mais on peut y remédier facilement. Il suffit de plonger dans le collodion ainsi altéré, des lames de zinc ou de cadmium, qui en se combinant avec l’iode libre, ramènent le liquide à son état normal.

Quant à la décoloration, sans en bien connaître la cause, on a trouvé le moyen de la faire disparaître : il suffit d’ajouter au liquide quelques cristaux d’iode et une nouvelle quantité de coton-poudre.

Le collodion ainsi préparé contient toujours quelques traces de matières solides ; il est donc nécessaire de le filtrer. Seulement, il faut, pendant la filtration, couvrir l’entonnoir avec une plaque de verre. Si la filtration s’effectuait à l’air libre, l’éther et l’alcool, en se volatilisant partiellement, changeraient la composition et les propriétés du mélange.

Le collodion préparé et filtré, doit être renfermé, en raison de la volatilité des liquides spiritueux qu’il renferme, dans des flacons bouchés avec soin.

Pour étendre le collodion et préparer le cliché négatif, on prend une lame de verre ou de glace. La glace est préférable, parce que sa surface est exempte d’aspérités et parfaitement plane, condition qui n’est pas toujours remplie par les lames de verre.

La plaque étant choisie, il faut la nettoyer. Si elle n’a pas encore servi, elle est recouverte de matières organiques, dont on la débarrasse en la lavant avec une dissolution concentrée de carbonate de potasse. Si elle a déjà servi, on enlève le vieux collodion dont elle est encore recouverte, puis on la lave avec de l’acide azotique.

Fig. 30. — Cuvette à recouvrement pour le nettoyage des glaces.
Fig. 31. — Cuvette plate pour le nettoyage des glaces.

Toutes ces manipulations se font dans des cuvettes de gutta-percha, de porcelaine ou de verre, à recouvrement (fig. 30) ou plates (fig. 31).